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    Pour rejoindre directement le site de Karuta France pour plus d'informations : http://www.karutafrance.ml/

    Le Karuta, comme vous le savez maintenant, se joue avec 50 cartes, chaque joueur en disposant 25 de son côté. Il incombera alors aux deux joueurs, en l'espace de 15 minutes, de retenir l'emplacement de toutes ces cartes afin de les prendre le plus vite possible une fois le match commencé.

    Une tâche qui semblera ardue pour bon nombre d'entre-vous, mais qui est en fait plus aisée qu'il n'y paraît. En effet, chaque joueur aura déjà au préalable réfléchi à la façon dont il disposera ses cartes sur son propre terrain. Il saura que s'il reçoit la carte "CHIHA", il la placera par exemple en haut à droite. Ainsi, puisqu'on suivra toujours la même logique pour ses propres cartes, retenir leur emplacement prendra au final très peu de temps. Il suffira au fond juste de retenir quelles cartes sont en jeu de notre côté, et la stratégie mise en place préalablement fera le reste.

    Mais alors comment faire pour déterminer tout ça? Il faut savoir qu'il existe plusieurs "règles", qui si elles ne sont pas absolues, gagneront à être respectées avant d'avoir atteint le niveau suffisant pour en sortir.

     

    Combien de cartes?

     

    C'est la première chose à savoir. Chaque joueur aura 6 zones possibles où placer ses cartes : en haut, au milieu, en bas, et ce à droite comme à gauche. Mais combien de cartes doit-on placer dans chacune de ces zones?
    Il sera en général conseillé de mettre plus de cartes du côté de sa main directrice, car le mouvement y sera plus rapide. Pour vous donner une idée, je dois avoir approximativement 55% de mes cartes sur mon côté droit.
    Je déconseille de dépasser ce chiffre cependant, car il ne faut pas oublier que vous ne pouvez pas savoir quelles cartes tomberont. Si vous mettez trop de cartes sur votre côté droit, vous serez bien embêté si vous ne recevez presque aucune carte pour votre côté gauche au cours d'une partie.

    Ensuite, on met généralement de moins en moins de cartes à mesure qu'on s'éloigne. Si mes souvenirs sont bons, sur les 100 cartes, j'en ai 20 que je place sur mon côté droit, en bas, 19 au milieu, et 15 en haut. Sur mon côté gauche, j'en ai 18 en bas, 15 au milieu et 13 en haut.
    Notez qu'il est possible de les placer au milieu également, mais c'est quelque chose que je déconseille pour plusieurs raisons. La première est que vous risquez de les toucher par inadvertance au moment où vous viserez les cartes de l'adversaire. La deuxième est que vous risquez également de trop y faire attention, étant donné qu'elles seront juste sous vos yeux.

     

    Les cartes à une syllabe déterminante, et les cartes longues

     

    Pour l'essentiel des cartes, on les placera au feeling, et j'expliquerai comment ça marche plus bas dans l'article. Toutefois, il existe des cartes pour lesquelles tout le monde est plus ou moins d'accord.
    Les cartes à 1
     syllabe déterminante seront généralement placées en bas, pour une raison simple : comme elles sont détectables très rapidement, l'idée est de les placer le plus loin possible de l'adversaire. Nombreux sont les joueurs à être bons sur ces cartes, donc il vaut mieux se donner un maximum de chances. Certains ont tendance à les placer proches du coin afin de mettre encore plus de distance avec l'adversaire, et d'autres au contraire à les placer le plus proche possible d'eux-mêmes, afin de pouvoir les prendre encore plus rapidement. Pour ma part, j'aurais tendance à encourager les joueurs à les placer plus éloignées, car la distance ainsi prise sera plus handicapante pour l'adversaire que pour nous. A titre informatif, je place les miennes en bas du côté droit, au milieu. J'en ai également une à gauche, en bas, et une autre que j'hésite à placer à côté, car je n'arrive pas à la garder à l'esprit sur mon côté droit.

    Les cartes longues, quant à elles, seront plus compliquées à placer car plusieurs facteurs sont à prendre en compte. Pour faire simple, il faut savoir que lorsqu'une carte est dite longue ("Yononakawa" par exemple, dont la 5e syllabe est déterminante), il est au courant de la protéger en plaçant sa main devant jusqu'à ce qu'on entende le dernier son. Pour vous donner une idée, après avoir entendu "yono", on place sa main au-dessus de la carte "Yononakawa", et si c'est bien elle qui est en train d'être lue, on pose la main dessus. Dans le cas contraire, on se retire.
    Certains joueurs n'aiment pas protéger leurs cartes. Dans ce cas, concernant l'emplacement, n'importe quel endroit fera l'affaire, de préférence entouré d'autres cartes, afin que l'adversaire ne puisse pas facilement la couvrir.
    Si au contraire vous souhaitez la protéger, on conseille alors de la mettre du côté de la main directrice, et dans un angle, afin qu'il soit plus facile de la protéger. Cela dit, on entre ici dans des considérations très techniques qui ne seront pas essentielles avant un moment.

     

    Les cartes jumelles, à coller ou pas?

     

    C'est une question très importante, mais à laquelle on ne peut pas apporter de réponse définitive, car chacun a sa propre vision. Pour rappel, les cartes jumelles sont des cartes débutant par la ou mêmes syllabes. Par exemple, "Tsuku" et "Tsuki".
    La tendance du débutant est de les coller, car il est ainsi plus facile de les retenir et de les prendre. En effet, si vous posez les deux cartes "Tsuki" et "Tsuku", vous saurez que si l'une des deux est lue, vous pourrez viser le même endroit. Mieux encore, comme il n'y a pas d'autre carte commençant par "Tsu", vous saurez par cette seule syllabe que c'est l'une des deux qui est en train d'être lue, et pourrez alors les balayer toutes les deux.
    Seulement, très logiquement, c'est aussi le cas pour votre adversaire. Or, il faut savoir qu'au Japon (et notamment à Kôbe), on apprend en priorité aux débutants à "attaquer", à jouer un "karuta agressif". J'expliquerai pourquoi dans un prochain article, mais les conséquences de ceci, c'est que vos adversaires auront souvent tendance à viser vos cartes en priorité. Ainsi, trop coller vos cartes est risqué quand votre adversaire les vise avec énergie.
    Il y a donc deux conditions (pas forcément cumulatives, donc l'une des deux peut suffire) pour choisir de coller les cartes jumelles :


    1/ Être plus rapide que l'adversaire
    2/ Avoir un Karuta défensif

    Quand je dis plus rapide, ça ne signifie pas être meilleur que l'adversaire. Ca signifie que votre mouvement sera plus rapide.
    Coller les cartes, c'est rendre la tâche plus aisée pour tout le monde. Dans ce cas, si vous savez que votre adversaire est plus rapide que vous, et qu'en plus il joue de manière agressive, il y a peu de chance pour que vous puissiez tirer parti de cet avantage. Au contraire, vous allez juste lui simplifier la tâche. La mémorisation sera également plus facile pour lui, alors qu'elle ne changera pas spécialement pour vous (vu que vous aurez eu tout le temps de mémoriser vos emplacements avant les matchs).
    J'ai déjà vu des joueurs placer des cartes sur lesquelles ils n'étaient pas très bons à côté, et je les ai toujours balayées en premier.
    La deuxième condition renvoie au style de jeu. Jouer un Karuta défensif, c'est viser en priorité ses propres cartes. Cela signifie par exemple que même s'il y a 4 cartes commençant par "A" chez l'adversaire, et 3 chez soi, quand une carte en "A" sera lue, on se focalisera d'abord sur ses propres cartes. C'est peu conseillé au début, mais selon le style de chacun, ça peut être envisageable.
    Si vous jouez de manière défensive, et votre adversaire de manière agressive, alors vous viserez tous deux les mêmes cartes. Cela signifie que vous aurez un léger avantage, du fait que vos cartes sont plus proches, et que vous y êtes plus habitué.
    Dans ce cas, vous pouvez jouer là-dessus et coller vos cartes jumelles.
    Toutefois, pour l'instant, je vous conseille fortement de commencer par apprendre à jouer de manière agressive. Le Karuta défensif, vous l'envisagerez quand vous aurez plus d'expérience.

    Lorsqu'on ne colle pas les cartes jumelles, généralement, on les éloigne au maximum. Beaucoup de joueurs les disposent symétriquement, mais c'est quelque chose que je déconseille, car l'adversaire peut alors les retenir plus facilement. Quoi qu'il en soit, la majorité des joueurs les éloigne ainsi afin d'obtenir une chance sur deux de prendre la carte. Par exemple, si "Chigiriki" est à gauche, et "Chigirio" à droite, il est fréquent que chaque joueur vise la carte la plus proche de sa main directrice en entendant le son "Chigi". Cela devient alors une question de chance.

    Pour résumer, et rajouter quelques détails utiles, voici les deux plans à envisager :

    I/ Vous êtes particulièrement confiant quant à votre vitesse, et souhaitez parier là-dessus. Vous pourrez alors coller les cartes jumelles pour lesquelles vous avez une affinité, et séparer de 2 ou 3 cartes celles que vous n'aimez pas spécialement. Leur proximité sera suffisante pour que vous puissiez les balayer ensemble, mais votre adversaire devra malgré tout les mémoriser séparément.

    II/ Vous préférez jouer de manière agressive et/ou vous ne pensez pas battre en vitesse votre adversaire. Dans ce cas, vous séparerez au maximum vos cartes afin de compliquer la tâche pour votre adversaire. A recommander également pour les cartes maîtresses de votre adversaire, si vous les connaissez.

     

    Ok, j'ai compris la théorie ! Et maintenant, en pratique ?!

     

    Voilà, on passe aux choses sérieuses ! Je pense que c'est là un des seuls aspects pour lequel les Japonais n'ont pas de théorie toute faite, et procèdent un peu au hasard, donc je vais vous donner uniquement ma théorie, que je pense évidemment juste.
    L'idée est de faire des matchs sans avoir établi le positionnement de ses cartes. Ayez juste en tête les théories que j'ai avancées plus tôt, sans non plus trop se baser dessus.
    Au moment de disposer les cartes, évidemment, ça va être la panique. 25 cartes en main, vous devez les poser rapidement mais vous ne savez absolument pas comment. Deux possibilités s'offrent à vous : les disposer au hasard, ou bien les classer par syllabes déterminantes. Par exemple, toutes les cartes commençant par "A" en bas à droite, toutes les cartes commençant par "Y" en bas à gauche, toutes celles par "K" en haut à droite... Ainsi, les mémoriser sera relativement aisé. Cette partie n'est pas pour gagner, donc ce n'est pas grave si votre adversaire peut les prendre rapidement.
    Toutefois, au cours de cette partie, je vous conseille de vous focaliser essentiellement sur vos propres cartes. Mémoriser complètement les 50 cartes est extrêmement difficile au début, donc commencez par vous assurer que vous connaissez vos cartes, et éventuellement, ne visez que les cartes les plus proches de vous chez l'adversaire.
    Une fois la première partie terminée, j'aurais tendance à conseiller de refaire quelques autres parties avant de déterminer l'emplacement des cartes, si possible en commençant à séparer certaines cartes commençant par les mêmes syllabes. Pas forcément toutes, mais certaines.

    Une fois que vous avez accumulé un minimum d'expérience, sortez vos 100 cartes et un bout de papier (faites sans les cartes si vous n'en avez pas). Vous allez alors disposer les 100 cartes sur votre terrain, afin de déterminer où vous les poseriez si vous les aviez. Evidemment, le tout va s'empiler, pour arriver à ce résultat.

     

     

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    Tout en haut à droite, vous avez mes cartes "CHIHA", "CHIGIRIKI" et "CHIGIRIO" (bon, en théorie c'est pas bon de spoiler ses emplacements, mais ces cartes là on ne me les prendra pas, et il m'arrive de les déplacer). Cela signifie que si j'obtiens une de ces trois cartes, elle ira dans le coin en haut à droite. Si j'en obtiens 2, elles seront toutes les deux le plus à droite possible.
    Les cartes empilées sont les cartes jumelles, mais quand j'ai les deux (ou plus) en jeu, je ne les colle pas nécessairement non plus. Si je n'en ai qu'une des deux, elle ira forcément là, et si j'en ai plus, les autres seront un peu espacées, tout en restant relativement proches. Sur la photo, elles sont empilées parce qu'évidemment, on ne peut pas placer 100 cartes sur un terrain aussi petit autrement.
     
    Mais alors comment les disposer? Eh bien vous allez devoir faire appel à votre mémoire, et plus précisément, à vos souvenirs des premiers matchs que vous avez effectués. Prenez les cartes dans l'ordre des syllabes déterminantes, et visualisez-vous en train de les prendre. Si vous êtes parvenus à les prendre relativement rapidement au cours de vos matchs, cela devrait encore être ancré dans votre mémoire, et vous devriez pouvoir associer l'emplacement en question et la carte. Donc par exemple, si vous aviez placé "CHIHA" comme moi et que vous l'aviez bien prise, en vous imaginant la prendre, vous devriez trouver naturel de viser en haut à droite.
    Ces bouts de mémoire constitueront la base de votre positionnement. Une fois que ce sera fait, séparez ! Il existe par exemple 4 cartes commençant par "KA" : "Kazewo", "Kazeso", "Kasa" et "Kaku". Si vous avez mémorisé "Kasa et Kaku" à droite au milieu, éloignez autant que possible les deux cartes "Kaze". Au début ce sera difficile, mais vous les retiendrez avec le temps.
    Donc pour résumer, vous devrez disposez les cartes qui sont ancrées dans votre esprit là où vous les aviez placées durant l'entraînement, et celles que vous ne parvenez pas à visualiser le plus loin possible de leurs cartes jumelles ou proches (par exemple, "konu" n'est pas une carte jumelle de "kokoroa", mais les deux commencent par "ko", donc il vaut mieux les séparer).

    Une fois ceci terminé, notez le tout sur un papier, et relisez le autant de fois que possible.
    Pour bien mémoriser, je vous conseille de faire une simulation de match, seul. Faites passer les 100 poèmes à la suite, sans poser aucune carte (vous pouvez les poser remarquez, ça ne change pas grand chose, ce sera juste un peu bordélique). Puis balayez en direction de la carte comme si les 100 se trouvaient sur votre terrain. Cela devrait vous permettre d'enregistrer le tout plus facilement.
    Rien ne vous empêchera par la suite de continuer à séparer vos cartes si certaines sont trop collées selon vous.
     
     
    Et voilà, vous savez maintenant tout ce qu'il est nécessaire de savoir pour pratiquer le Karuta. Bien évidemment, il existe encore une quantité énorme de subtilités que je continuerai à aborder dans mes articles, et de stratégies que je prendrai le temps de vous expliquer, mais vous avez en tout cas les connaissances nécessaires à la bonne pratique du Karuta.
     
    Alors comme le dit Chihaya a la fin de la saison...
     
     
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    かるたしよう!Faisons du Karuta ensemble !

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  • Comme précisé dans mon précédent article, je vais maintenant vous donner quelques conseils pour mémoriser les syllabes déterminantes de certains poèmes. Pourquoi juste certains? Parce que j'en ai appris certains par coeur (ce qui ne vous aidera pas beaucoup), et parce que pour d'autres, ma logique de mémorisation est trop tordue pour que quelqu'un d'autre que moi parvienne à en tirer quelque chose. Vous verrez que déjà, parfois, avec les exemples que je vous donnerai, je vais chercher assez loin.

    Je l'ai déjà expliqué dans mon précédent article, mais l'essentiel est que vous trouviez votre propre technique. Regardez les conseils qui suivent uniquement à titre de référence. S'ils vous conviennent, alors c'est l'essentiel, mais dans le cas contraire, n'hésitez pas à en chercher par vous même !

    J'en profite également pour détailler une autre méthode de mémorisation, pour ceux qui n'y auraient pas pensé avant. Quand je parlais d'apprendre par coeur une carte, je n'entendais pas forcément "apprendre l'intégralité de la carte". Vous pouvez vous contenter de répéter par exemple les trois premières syllabes d'une carte, suivies du nom de cette carte, afin d'associer le point de repère et le nom. Pas besoin d'avoir un sens qui rattache les deux, la sonorité peut suffire.

    Bref, commençons dès maintenant ! Pour plus de clarté, j'encadrerai en rouge les caractères qui seront utiles pour la mémorisation.

     

     

    Ake
     
    AKE
    Les caractères encadrés se lisent RA KE. Enlevez le "R", et ça vous donne "AKE".
     
    Ashi
     
    ASHI
    Deux moyens ici. En prenant les deux derniers caractères du cadre rouge, vous obtenez "KA SHI". Enlevez le "K", et ça vous donne "ASHI". Personnellement, je l'ai retenu en jouant sur les mots. "nagai", en japonais, signifie "long". Donc en voyant "NAKA" (sachant que "ka" peut se prononcer "ga" en ancien japonais), je pensais à de longues jambes, "ASHI" signifiant jambes. Bon, c'est ma logique, mais ça vous donne une idée des liens qu'on peut créer.
     
     
    Chiha
     
    CHIHA
    Le célèbre "Chiha". Perso je l'ai appris par coeur, donc en voyant "Karakurenai" je savais déjà que c'était Chiha. Pour info, le caractère encadré en rouge se lit "wi", mais se prononce "i". Cette carte est la seule à inclure ce caractère, aujourd'hui absolument désuet, ce qui vous permettra de la retenir facilement.
     
     
    Fu
     
    FU
    Le poème commence par "FUKU", ce qui signifie en japonais "souffler", comme le vent ou la tempête qui souffle. Or, ARASHI, les caractères encadrés en rouge, signifie la tempête. Dans le pire des cas, au milieu à gauche, vous avez le caractère "FU" pour vous en rappeler.
     
     
    Hisa
     
    HISA
    Celui-ci, j'ai dû pas mal chercher pour trouver une astuce qui marcherait, bien que j'ai immédiatement trouvé le point de repère. SHITSUKO, les caractères encadrés en rouge, me rappelaient le mot "SHITSUKOI", à savoir "emmerdant", "collant", "agaçant". J'ai donc cherché un un "HISA" qui soit emmerdant. Et je me suis rappelé que dans le manga REAL de Inoue Takehiko, l'un des personnages principaux s'appelle "Hisanobu", et a la particularité d'être incroyablement agaçant. J'ai donc associé "Hisa" et "Shitsuko".
     
     
    Ini
     
    INI
    Celui-ci est facile. Les deux caractères encadrés se lisent "NINI". Enlevez le premier "N", et vous obtenez "INI".
     
     
    Kiri
     
    KIRI
    Les deux premiers caractères du cadre se lisent KORO. Les deux consonnes sont donc les mêmes que pour KIRI. Et comme à gauche, les deux caractères se lisent SHIKI, on a cette fois-ci les deux voyelles qui marchent avec KIRI. Il existe d'autres cartes commençant par KORO, mais celle-ci elle la seule à avoir deux syllabes à sa gauche se terminant par la voyelle "I".
     
     
    Koi
     
    KOI
    En fait, celui-ci je viens de le trouver en essayant d'en imaginer plus facile que celui un peu plus compliqué que j'utilisais. Il faut savoir qu'en ancien japonais, le "HI", à savoir le caractère encadré du bas, peut se lire également "I". Et ici, c'est le cas. Il suffit donc de prendre le premier caractère encadré, "KO", le deuxième, "I", et vous obtenez "KOI".
     
     
    Me
     
    ME
    Celui-ci est corsé, et je vous conseille de l'apprendre "par coeur". Toutefois, si ça peut vous aider, voici un autre moyen : KAKURE, les caractères encadrés, peut faire référence au verbe "KAKURERU", "se cacher". "ME", ce sont les yeux. Donc qu'est-ce qu'on cache? --> les yeux. Une association d'idée, encore une fois.
     
     
    Michi
     
    MICHI
    Les caractères encadrés se lisent "MISHI". Il vous suffit donc de remplacer le S par un C et c'est bon. N'oubliez pas que MICHI se prononce en réalité MITCHI en japonais.
     
     
    Mise
     
    MISE
    Association d'idées. En voyant les caractères encadrés, KARE, je pensais au KAREー, le curry. Et MISE, le nom de cette carte, peut signifier "restaurant". Je m'imaginais donc un restaurant de curry.
     
     
    Miyo
     
    MIYO
    Ici, c'est une petite "histoire" que je me suis inventée. MIYO peut être une forme impérative du verbe voir, plutôt ancienne, et très très peu utilisée aujourd'hui. FURUSATO, encadré en rouge, c'est la ville natale. SA, le dernier caractère encadré, c'est une manière de mettre de l'emphase dans sa phrase. Donc je m'imaginais quelqu'un qui rentrait d'un long voyage, et qui, arrivant dans sa ville natale, disait à son camarade : "Miyo ! Furusato sa !" --> "Vois ! Telle est ma ville natale !"
     
     
    Se
     
    SE
    Là encore, le caractère encadré est un caractère aujourd'hui désuet, se lisant "we", et se prononçant "e". "SE" n'est pas la seule carte à l'avoir inscrit, mais c'est la seule à l'avoir en haut au milieu. Cela reste donc un moyen assez sûr de le retenir.
     
     
    Shino
     
    SHINO
    Celui-ci est facile. Prenez les deux premiers caractères, MONO. Maintenant, enlevez les deux petites barres horizontales du caractère MO (も) et vous obtenez... le caractère SHI (し). Et là, vous verrez dans le cadre "SHINO".
     
     
    Shira
     
    SHIRA
    Logique très proche de SHINO, et ça tombe bien, car ça vous aidera à mieux le mémoriser. Prenez le premier caractère, TSU (つ). Maintenant, retournez le sur lui-même, et inclinez le un peu. Vous verrez alors le caractère SHI (し). Et grâce au deuxième caractère, vous aurez alors votre nom, SHIRA.
     
     
    Tago
     
    TAGO
    J'ai été agréablement surpris de constater, en regardant Chihayafuru, que Kana-chan avait mémorisé cette carte de la même façon que moi. TAGO (no ura), c'est une baie de laquelle on peut voir le mont Fuji. Si vous parvenez à rattacher l'image du mont Fuji à TAGO, vous pourrez alors retenir facilement cette carte, puisque les deux caractères encadrés se lisent FUJI.
     
     
    Taka
     
    TAKA
    Descendre aussi bas dans la carte n'est peut-être pas toujours pratique pour retrouver rapidement votre point de repère, mais les deux caractères se lisent "TAKA", ce qui est plutôt pratique.
     
     
     
    Tsuki
     
    TSUKI
    Les deux caractères encadrés se lisent TSUKI, donc voici encore une carte facile à mémoriser.
     
     
    Tsuku
     
    TSUKU
    Celui-ci est plus compliqué. Les deux caractères se lisent "SOTSU". Seul le "TSU" est donc commun avec "TSUKU". Personnellement, en voyant "SOTSU", je visualisais immédiatement "USOTSUKU", qui signifie "mentir". Or, USOTSUKU se termine justement par "TSUKU", le nom de la carte. Le tout est donc de penser à "usotsuku" lorsqu'on voit "(u)sotsu(ku)".
     
     
    Yasu
     
    YASU
    Deux manières un peu tirées par les cheveux de le mémoriser. YASU peut signifier "bon marché" en japonais. Les deux premiers caractères, si on les lit de bas en haut, se prononcent "TAKA". Et "TAKA" peut signifier "cher", à savoir le contraire de "bon marché". La deuxième façon serait de fonctionner par association d'idées. Les deux autres caractères du cadre se lisent "FUKU", à savoir "vêtements". Pensez donc à des "vêtements bon marchés", et vous avez YASU.
     
     
    Yowo
     
    YOWO
    Il existe quelques cartes commençant par "YO", et  notamment plusieurs suivies de "WO". La carte YOWO, ironiquement, est la seule carte commençant par "YO" mais n'étant pas suivie par "WO" (alors que c'est son nom). Il vous suffit donc de vous dire que quand "YO" n'est pas suivi de "WO" (mais de "NI), c'est la carte "YOWO".
     
     
     
    Yura
     
    YURA
    Comme expliqué dans l'article précédent, si vous lisez de droite à gauche, vous obtenez YURA.
     
     
    Yuu
     
    YUU
    "YUU", c'est le début de "YUUREI", le fantôme. Or, les fantômes, au Japon, sont représentés sans jambes. Et comme "ASHI", les deux caractères encadrés, signifie "jambes", vous tenez votre fantôme sans jambes.

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    Et voici enfin l'article le plus important de ce site : la présentation des jikimari, ces mystérieuses syllabes déterminantes dont j'ai déjà parlé dans un précédent article.

    Pour commencer, rendez-vous sur ce lien, et téléchargez le document. Vous y trouverez toutes les cartes avec comme nom (d'image) leur nom de carte, et pour certaines, seront indiquées entre parenthèses les syllabes qui suivent mais qui ne sont pas déterminantes. Un autre dossier, que je détaille plus bas, sera également présent.

    Pour rappel, et afin que ce soit bien clair dans l'esprit de chacun : chaque poème est découpé en deux parties, seule la deuxième étant inscrite sur les cartes de jeu. L'objectif est donc d'être capable de reconnaître la 2e partie du poème (et sa carte) à partir de la première partie qui sera lue. Ainsi, un poème qui peut être reconnu à sa première syllabe implique forcément qu'aucun autre poème ne commencera par cette syllabe. C'est pourquoi il n'existe qu'une carte commençant par "su", "sa" ou encore "se". En revanche, un poème qui ne peut être reconnu qu'à partir de la 4e syllabe, comme "Chigiriki" implique qu'au moins une carte commence par "Chigiri" (Chigirio), et que d'autres commencent peut-être simplement par "Chi" (Chiha).

    La principale difficulté du Karuta réside donc ici : être capable de donner la syllabe déterminante d'un poème simplement en voyant la carte. Et une fois que ce sera fait, tout ce que vous aurez à retenir, c'est par exemple que "SE" est dans votre coin droit. La deuxième partie du poème deviendra alors inexistante à vos yeux.
    Si cela vous paraît bien trop difficile et que vous paniquez déjà à l'idée de retenir tout ceci, rassurez-vous ! Il existe des cartes particulières qui vous permettent de jouer sans même connaître tout ceci ! J'en parlerai à la fin de cet article, donc surtout, n'abandonnez pas en cours de lecture parce que vous perdez espoir. Même si vous ne pouvez pas retenir le nom des cartes, vous pourrez tout de même jouer !

    Maintenant, comme apprendre ces noms? C'est là la question que vous devrez vous poser. Inutile de connaître le sens des poèmes, ça n'est qu'un moyen parmi d'autres de retenir les noms. J'ai fait sans pour l'intégralité des cartes.

    Il existe globalement trois manières de mémoriser les cartes : utiliser des caractères sur la carte qui sont proches du nom, utiliser des caractères qui dénotent un peu et fonctionner par association d'idée, ou apprendre par coeur. J'ai pour ma part appris par coeur environ 5 poèmes car je n'arrivais pas à retenir les noms autrement (ou parce que j'aimais bien les poèmes, tout simplement). Je dirais que pour une dizaine d'autres poèmes, j'ai dû faire sans moyens mnémotechniques, et simplement m'habituer à l'ensemble de la carte.

    Quoi qu'il en soit, utilisons des exemples pour vous faire comprendre l'idée.

     

    YURA

     

    Cette carte s'appelle "yura". Cela signifie donc que quand vous entendrez "yura", vous serez sûr à 100% que c'est de cette carte qu'il s'agit.
    Pour info, les caractères du poèmes se lisent ainsi (de haut en bas, puis de droite à gauche) : YU KU HE MO SHI RA NU KO HI NO MI CHI KA NA.

    Maintenant, si je vous dis "trouvez un moyen de retenir que cette carte s'appelle YURA", vous y arriveriez?
    Si vous avez l'habitude d'user de divers moyens mnémotechniques, je suis sûr que oui. Mais si ce n'est pas le cas, pas de problème, ça viendra vite, et je vous donnerai des conseils pour vous aider.

    Alors? Vous avez vu le "truc" ?
     

     

    Yura

     

    Eh oui, c'est bien ça. Si on regarde de droite à gauche, on voit les caractères "yu" et "ra" en hiragana. Le nom de la carte est donc présent de manière presque évidente.
    C'est idéalement de cette façon là que vous mémoriserez vos cartes. Là, je suppose que ça vous rassure, non? Pas besoin d'un niveau de fou en japonais pour réussir dans ces conditions.

    Modérons toutefois nos propos. Certaines cartes ne sont pas aussi évidentes, et il arrive qu'aucun caractère du nom ne soit inclu sur la carte. Dans ces cas là, on usera de moyens mnémotechniques parfois assez détournés.

    Prenons par exemple...


     

    Yuu

     

    Tiens, "Yuu", la carte jumelle de "Yura" justement.

    Les deux caractères entourés se lisent "Ashi". Donc je suppose qu'en voyant ça, ça ne vous évoque absolument rien, n'est-ce pas? C'est normal. Il faut faire un peu de gymnastique intellectuelle. "Yuu", en japonais, c'est le début de "yuurei", le fantôme. Or, dans les contes japonais, les fantômes n'a pas de jambes, et "ashi", les premiers caractères de la carte, signifie justement "jambes". Bref, en voyant "ashi", vous penserez "pas de jambe" --> "fantôme" --> "YUU(rei)".

    Peut-être que vous trouverez une manière plus efficace à vos yeux de mémoriser cette carte, et dans ce cas, tant mieux ! Je n'ai écrit ici que dans le but de vous montrer un exemple, afin que vous ayez une idée de la façon dont on peut mémoriser les cartes.

    Dans mon prochain article, je vous donnerai un maximum de conseils pour apprendre le plus facilement possible le nom des différentes cartes.

     

    J'AI MEMORISE, ET MAINTENANT?

     

    Le but dans un premier temps est d'être capable de reconnaître de manière sure et certaine les cent cartes. Les reconnaître vite, ça viendra après. Mais quitte à y passer 20 secondes, vous devez avoir un moyen de dire "c'est bon, j'en suis sûr, cette carte c'est Yura parce que... (=les caractères YU et RA sont présents sur la carte)".

    Une fois que c'est fait, vous allez pouvoir commencer à vous entraîner afin de réduire ce temps. Au début, pour les 100 cartes, il n'y aura rien d'étonnant à ce que ça vous prenne 10 minutes, voire plus. Tout le monde commence ainsi. Mais en vous entraînant, vous arriverez vite à réduire de plusieurs minutes ce temps.

     

    Pour commencer, ayant bien en tête les 100 cartes de Karuta. Si vous avez oublié que les cartes "yura" et "yuu" existent, vous aurez bien plus de mal à retrouver leur nom en voyant leur carte. Là, faites comme vous le sentez. Lisez autant de fois qu'il le faut les noms, faites vous des listes, répétez les, bref, tant que vous les retenez, c'est l'essentiel. Pensez également à les apprendre par associations, par exemple en prenant toutes les cartes commençant par "A", et au sein même de celles-ci, triez les par cartes jumelles, et dans l'ordre des plus courtes aux plus longues (donc par exemple : AI, ASHI, AKE, AKINO, AKIKA, AMATSU, AMANO, etc...). Faites également attention à leur nombre. Par exemple, savoir que 3 cartes commencent par "CHI" vous permettra, une fois que les 2 premières auront été lues, d'être sûr à 100% que la suivante pourra être prise directement sur "CHI" sans risque de faute.

    Ceci fait, prenez vos 100 cartes, et faites les tourner en essayant de donner leur nom le plus vite possible. Le logiciel Kazemiso vous simplifiera ici significativement la tâche.

    N'oubliez pas également d'apprendre à lire les cartes à l'envers. Ce sera utile pour quand vous devrez lire les cartes de l'adversaire.

    Pour information, un 2e dan sera généralement capable de lire les 100 cartes en l'espace d'une minute (bien que certains n'y parviennent pas), mais on ne peut pas en attendre autant d'un étranger. En effet, le japonais étant habitué à ne lire que des hiragana, il aura une vision globale de tous les caractères inscrits sur la carte. En revanche, l'étranger doit se focaliser un peu plus sur les caractères, et aura du mal à voir sans regarder, si vous saisissez la nuance, qui a ici son importance. Malgré tout, aucun problème de ce côté ! Lire en une minute les 100 cartes, ça ne sert à rien ! Pour ma part, je stagne à 1 minute 25 secondes (j'ai arrêté de m'entraîner il faut dire), mais ça ne me pénalise même pas un tout petit peu. On peut dire qu'à partir de 3 minutes pour les 100 cartes, vous pourrez jouer de manière tout à fait normale, et qu'à partir de 2 minutes, vous ne ressentirez plus la moindre gêne.

    Il sera très important pour vous de chronométrer ces essais ! En effet, cela vous donne un objectif clair et mesurable, et il n'y a rien de mieux pour maintenir sa motivation intacte.

     

     

    J'AI DU MAL A MEMORISER, MAIS J'AI VRAIMENT ENVIE DE JOUER, JE FAIS COMMENT?

     

    Pas de soucis ! Les Japonais ont pensé à vous ! Enfin, à tous les débutants qui souhaitent pouvoir jouer rapidement.

    Il existe en effet des cartes réservées aux débutants sur lesquelles sont directement inscrits en grosses lettres rouges les noms des poèmes : les kimari-fuda. Vous vous souvenez de cet épisode de Chihayafuru, au tout début, quand Arata dit à Chihaya que dorénavant, il voit en rouge son nom sur la carte "Chiha" ? Eh bien c'est une référence à cela justement.
     

     

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    Avec ces modèles là, pas besoin de s'embêter à mémoriser chacune des cartes de jeu. Il vous suffit de lire les lettres inscrites en rouge, et c'est bon, vous saurez à partir de quelle syllabe vous pourrez la prendre.
    Au Japon, on fait toujours jouer les débutants avec ces cartes durant quelques parties, car entrer dans le grand bain dès le début serait trop brusque. L'idée est de s'habituer aux mécaniques du jeu, s'habituer à mémoriser les 50 cartes sur les terrains, et quand enfin on se sent prêt, on peut alors faire le grand plongeon.
    Par conséquent, si vous mêmes avez envie de vous essayer un peu au Karuta, mais avez peur de ne pas être capable de tout retenir, ou souhaitez avant tout vous faire une idée des parties, il ne vous reste qu'à imprimer ces cartes et à jouer avec.
    Vous pourrez les trouver dans le document que j'ai joint plus haut !
     
    Voilà, vous savez maintenant tout ce qu'il faut sur les syllabes déterminantes, et si vous avez suivi toutes les étapes jusqu'à maintenant (à savoir télécharger les documents que j'ai mis à votre disposition, apprendre les hiragana et les règles du karuta, puis mémoriser les cartes ou imprimer les kimari-fuda), vous serez même enfin capable de réaliser vos premières parties de Karuta ! Evidemment, il y a encore tout un tas de choses à savoir, comme comment placer ses cartes, comment les prendre, comment ne pas faire de fautes, quelles cartes envoyer à l'adversaire, mais chaque chose en son temps. Avant de faire le deuxième pas, commençons par terminer le premier !

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  • L'objectif de cette section étant de proposer des tutoriels permettant d'aborder plus facilement le Karuta, mon approche sur l'apprentissage du japonais restera globalement superficielle. Pas question ici de vous enseigner le japonais. Je vous donnerai simplement des conseils.
    Je tiens avant tout à préciser que je suis un pur produit d'autodidaxie. J'ai appris l'essentiel de mon japonais par mes propres moyens, en réfléchissant sans cesse à la façon dont je pourrais progresser. J'ai commencé sur un coup de tête quand j'étais en fin de lycée, car j'avais envie de changer d'air, et j'avais donc envie d'essayer d'aller au Japon. D'où mon envie de pouvoir m'exprimer un peu d'ici là. Bref, ma motivation était plutôt faible au début, mais je me suis pris de passion pour la langue, et aujourd'hui, j'ai le niveau pour suivre des cours de droit en japonais. Donc n'allez surtout pas vous dire que c'est impossible. Tout est une question de motivation.

    Vous avez globalement trois manières d'apprendre le japonais sans tout miser dessus (je zappe donc d'emblée les étudiants en japonais, qui suivront le programme qu'on leur demande de suivre). L'autodidaxie via internet, via les livres, et enfin les cours particuliers.

    Commençons dans le désordre, du moins efficace au plus efficace selon moi.

     

    VIA INTERNET

     

    Un nombre important de méthodes d'apprentissages fleurissent sur le net, mais je déconseille à toute personne motivée de s'investir dessus. Elles vont généralement peu dans les détails, et le niveau des personnes les rédigeant n'est pas toujours exceptionnel, quand il n'est pas proche du niveau débutant.
    Je n'ai pas non plus passé des mois à aller de sites en sites pour trouver la perle rare, donc peut-être y a-t-il de très bons sites cachés, mais j'en doute, car cela représente énormément de travail, et un support papier simplifie énormément la tâche pour un tel projet. En revanche, il existe des sites très bien construits, non pas pour vous enseigner le japonais, mais pour vous enseigner certaines nuances du japonais. Je vous conseille sincèrement de visiter le
    site de Robert Patrick, qui explique extrêmement bien, et avec énormément d'humour, des nuances essentielles de la langue japonaise. Ce n'est pas un site que je conseille aux parfaits débutants, mais dès que vous aurez une vision globale de la langue japonaise (disons après 1 ou 2 mois d'études relativement sérieuses), décortiquez tous ses articles ! Notez qu'il utilise parfois des exemples un peu osés, et des images +18 pour illustrer ses articles, d'où l'avertissement à l'ouverture du lien.

     

    PAR COURS PARTICULIERS

     

    Soyons clair : le cours particulier ne va évidemment pas vous déservir. En revanche, ce qu'il faut savoir, c'est que vous n'êtes pas du tout assuré de faire des progrès rapides. Plusieurs raisons à cela.
    La première, c'est que les professeurs particuliers sont rarement qualifiés. Vous en aurez deux types : la prof japonaise (car ce sont toujours des femmes) et l'étudiant en japonais.
    La première a la particularité de te faire croire que tu t'améliores, alors qu'en fait, pas tant que ça. Pourquoi? Parce qu'elle est toujours gentille, et l'ambiance est toujours là (ou presque). En plus, tu te dis que c'est une native, donc qu'elle va forcément t'aider à faire des progrès. Donc effectivement, d'un point de vue oral, ça va pas mal t'aider. Pas plus que si tu as des amis japonais à qui parler cela dit.
    Mais sinon, réfléchissez de façon inversée. Vous êtes Français. Si je vous dis, là, comme ça, d'expliquer de manière simple dans quels cas il faut utiliser le subjonctif, ou encore quel est le sens de la particule "que", vous y arriveriez? Non, car pour nous c'est une évidence. Mais on ne peut pas se contenter de dire à un débutant "retiens le car c'est comme ça". Il faut une explication pour comprendre. Eh bien le professeur japonais sera souvent confronté à ce type de difficultés. Et sans oublier ses difficultés à s'exprimer dans une langue qu'elle ne maîtrise pas à la perfection.

    Restent donc les étudiants. Là, c'est très délicat. Je vais parler de manière très directe, mais il faut savoir que le débutant n'aura aucun moyen de faire la différence entre un étudiant correct et un très bon étudiant. Conséquence, n'importe qui peut faire croire qu'il est qualifié. Or, contrairement à un étudiant Sciences Po par exemple, qui travaille tellement de domaines différents en profondeur qu'il peut enseigner n'importe quoi comme il faut (vu qu'il aura généralement une très bonne approche de la dissertation), l'étudiant en japonais ne peut enseigner QUE le japonais. La compétition est donc rude pour l'étudiant qui veut gagner de l'argent, et c'est pourquoi certaines personnes font le choix d'enseigner alors qu'elles n'en ont objectivement pas le niveau.
    Mais admettons. Le niveau, ce n'est pas tout (même si en revanche, enseigner le japonais quand on a un accent parfaitement français, c'est moyen). Sans avoir un niveau exceptionnel, on peut toujours enseigner ce qu'on a appris jusqu'à maintenant, si on le maîtrise comme il faut.
    Le problème selon moi vient du fait que l'étudiant universitaire n'a souvent pas eu d'efforts personnels à fournir (les meilleurs étant ceux qui en fournissent, mais ils sont minoritaires). Il a suivi une méthode qu'on lui a imposée, méthode qui marche d'ailleurs, mais qui prend du temps et qui demande de l'investissement. Or, le cours particulier pour une langue repose en fait sur un apprentissage autodidacte guidé. En d'autres termes, vous expliquez à votre élève ce qu'il devra faire en votre absence pour s'améliorer et lors de votre rencontre suivante, après vous être assuré qu'il a bien tout compris, vous lui expliquez les nuances complexes.
    C'est pourquoi pour être prof particulier, il est en réalité important d'avoir soi-même suivi un apprentissage en autodidacte, car sinon, il sera impossible d'expliquer à l'élève ce qu'il convient de faire. L'étudiant autodidacte et l'étudiant ayant réellement suivi des cours de méthodologie, avec une parfaite compréhension de la grammaire japonaise sont les deux seuls modèles qui, selon moi, permettront réellement de faire des progrès significatifs. Evidemment, un étudiant avec un excellent niveau en japonais pourra tout à fait remplir ce rôle également, mais n'allez surtout pas partir du principe qu'un étudiant, parce qu'il est niveau M2, aura un excellent niveau.
    Si par contacts interposés vous pouvez trouver une telle personne, n'hésitez pas, et si vous avez beaucoup d'argent à dépenser, au pire, vous ne perdrez rien, mais dans le cas contraire, gardez votre argent pour d'autres activités utiles (comme vous acheter un Kimono afin de participer à vos futurs matchs de Karuta en section A kyuu).

    Notons enfin qu'il existe des cours semi-particuliers, que je déconseille, car pour des raisons évidentes, le niveau sera toujours ajusté en fonction du moins bon élève. Car un élève qui n'arrive plus à suivre, c'est un élève qui abandonne rapidement. Si vous n'avez pas le temps de bosser à côté (par exemple si vous avez un boulot et peu de temps à investir), alors ça peut être une bonne idée, mais si vous êtes relativement libres, vous vous retrouverez rapidement à dépasser le niveau de votre cours.

     

     

    VIA LES LIVRES

     

    Et on peut enfin passer à ce que j'estime être le meilleur moyen de progresser en japonais : utiliser le support papier. C'est clairement la meilleure manière d'acquérir toutes les connaissances grammaticales nécessaires, car vous irez à votre propre rythme (donc très rapidement si vous souhaitez y passer du temps), et pourrez vous concentrer essentiellement sur les aspects qui vous intéressent.
    Pour vous donner un exemple, en fac de japonais, on ne fait pas de vous de simples linguistes. On attend de vous que vous ayez une parfaite connaissance de la culture et de l'histoire japonaise, car selon ce que vous souhaiterez faire, cela pourra être utile. De même, on attend de vous que vous puissiez écrire plus de 1000 kanji en 3 (voire 2) ans. En tant qu'universitaire, c'est effectivement un mal nécessaire. Seulement, essayez de penser différemment. Pourquoi souhaitez vous apprendre le japonais? Pour communiquer avec vos amis? Pour lire des manga? Pour jouer à des jeux-vidéos japonais? Dans les deux derniers cas, seule la lecture des kanji sera nécessaire, vous n'aurez pas besoin d'aller jusqu'à retenir leur écriture (ce qui est bien plus compliqué). Et pour communiquer? A l'oral, ce sera évidemment inutile, et même à l'écrit, au final, ce sera 99,9% du temps via internet. Au final, à part à l'université, vous ne serez jamais confronté à une situation dans laquelle vous devez écrire à la main un kanji et ce dans un temps limité. Apprendre seul, c'est donc se laisser la liberté de ne pas apprendre à écrire les kanji, et à la place, de passer plus de temps sur la grammaire par exemple.
    Tout ça pour dire que l'autodidaxie n'est pas nécessairement inférieure à l'enseignement universitaire. Elle est juste différente. Vous n'aurez pas les mêmes points forts, mais vous n'aurez pas non plus les mêmes points faibles. Après, elle demande une rigueur et des efforts d'introspection qui ne sont pas nécessaires à l'université, mais toujours est-il que vous pourrez tout à fait aller loin par ce biais.

    Pour ce qui est des livres sur lesquels étudier, pour commencer, je vous conseille d'utiliser n'importe quel bouquin pour débutant (autre qu'Assimil, que je déconseille fortement, car austère). Makineko, japonais pour les nuls, japonais en manga, honnêtement, toutes ces méthodes qui visent une approche superficielle se valent. Attention, le terme "superficiel" ici n'est aucunement péjoratif. L'objectif ici n'est pas de vous apprendre à parler japonais (bien que certains prétendent que si, mais bon, il faut bien vendre), mais de vous donner une vision globale de la langue.

    C'est fort de ces acquis, après avoir décortiqué bien comme il faut ce livre, que vous pourrez à la vitesse supérieure.
    Ici, deux livres se partagent la première place : le Minna no Nihongo, et le Kunio Kuwae. Le premier est, si je ne m'abuse, assez souvent utilisé à l'université. Néanmoins, pour l'avoir feuilleté, je l'ai trouvé lui aussi un peu austère. J'ai dans l'idée qu'il est plus utile en tant que support pour un professeur, que dans une approche autodidacte.
    Le Kunio Kuwae, en revanche, m'est apparu comme étant la meilleure méthode complète pour apprendre le japonais. Il va dans les détails, aborde tout, et va vraiment loin. Techniquement, on pourrait l'utiliser seul, mais si je conseille de commencer par une méthode plus légère, c'est pour se mettre en confiance, et ne pas paniquer devant la taille de l'ouvrage.

    J'ai pour ma part essayé beaucoup de livres, la plupart ne permettant pas d'aller très loin dans l'étude du japonais (j'avais cependant bien aimé le Harrap's objectif pratique billingue, dont le seul défaut, qualité selon moi à l'époque, était de n'être qu'en romaji. Les explications grammaticales y étaient très claires). Au final, après un an, j'ai plus ou moins laissé tombé l'idée de me reposer sur des livres, et j'ai continué mon voyage véritablement seul, en traduisant divers articles sur internet, et en décortiquant des phrases d'anime ou de manga. Toutefois, après avoir découvert le Kunio Kuwae, à un moment où je n'en avais plus besoin, je me suis dit que j'aurais été bien content de l'avoir à l'époque.

    Il faut cependant être honnête : le prix fait mal. Comptez dans les 120/140 euros pour les deux tomes (moins si vous trouvez les versions sans CD). Ce n'est pas un livre qu'on peut acheter sur un coup de tête. D'où l'intérêt de commencer par une méthode moins onéreuse qui permettra de savoir si on souhaite aller plus loin dans l'étude du japonais.
    Mais la raison pour laquelle cela nous paraît cher tient en fait du préjugé : on fait simplement un blocage sur le fait que 120 euros pour des bouquins, c'est trop.
    Donc plus que "je vais perdre 120 euros pour acheter des bouquins", il faut se dire "je vais perdre 120 euros pour tout apprendre du japonais".
    Car en effet, 120 euros, qu'est-ce que c'est? C'est de 4 à 6 cours particuliers, selon le tarif. Et en 6 cours, votre niveau sera toujours particulièrement faible. Si vous maîtrisez l'ensemble du Kunio Kuwae, passer le meilleur niveau du JLPT (l'équivalent du TOEIC pour le japonais) me semble absolument accessible. Si on devait compter ça en cours particulier, il faudrait bien attendre la centaine de cours, donc je vous laisse faire le calcul.
    120 euros, c'est dur pour 2 bouquins, mais 120 euros pour apprendre tout ce qu'il faut d'une langue, c'est juste donné. Gardez ça à l'esprit, prenez votre courage à deux mains, et foncez !

     

    J'AI MON BOUQUIN ! ET MAINTENANT? DES CONSEILS?

     

    Bien ! Acheter son livre, ce n'est peut-être que le premier pas, mais toute chose commence par ce premier pas !
    Pour commencer, si vous avez bien pris une méthode pour débutants, lisez-le du début à la fin. Pour la première lecture, inutile de chercher à tout comprendre parfaitement. Vous pouvez le faire si vous sentez que vous en avez besoin, mais ne faites pas non plus une fixation dessus. Avec une compréhension vague mais globale peut être utile également. Vous pourrez alors, durant votre seconde lecture, mieux appréhender l'ensemble des notions, et ainsi vous pencher plus en détails dessus.

    Une fois que vous aurez bien assimilé le contenu, vous pourrez alors poursuivre sur un plus gros ouvrage, comme le Kunio Kuwae.

    Votre priorité pour apprendre le japonais sera de maîtriser les hiragana, les katakana et les kanji. La vitesse de lecture dépend vraiment de ça. Pas de secret pour ça, il faut les lire des centaines de fois. Je vous conseille d'avoir toujours sur vous (papiers, application I-phone ou que sais-je encore) de quoi les vérifier, pour profiter des temps morts dans le bus, en marchant, entre les cours, ou même aux toilettes (ça remplacera le journal).
    Cependant, comme dit précédemment, inutile de perdre du temps à apprendre à écrire à la main les kanji. En effet, vous passerez le plus clair de votre temps à les écrire sur votre ordinateur, et il suffit alors d'utiliser le kanji qui convient parmi tous ceux affichés.

    Ensuite, quelque chose d'essentiel pour s'améliorer dans une langue, c'est d'être curieux. Donc cherchez du japonais sur internet, et traduisez le. Rikaichan (ou Rikaikun, si vous utilisez google chrome) sera votre meilleur ami, car il vous permettra d'obtenir instantanément la traduction et la prononciation des mots simplement en plaçant le curseur dessus.
    Surtout, n'abandonnez jamais. Plus vous buterez sur une phrase, plus vous aurez de chance de la retenir lorsque vous l'aurez enfin comprise. N'hésitez pas à utiliser google pour voir si certaines expressions sont correctes.

    Une méthode qui marche vraiment bien est de s'arrêter lorsqu'on regarde un anime et qu'une phrase nous intéresse. 
    Prenons un exemple. Vous vous souvenez du dialogue entre Taichi et Harada sensei, quand Taichi dit qu'il aurait beau  y consacrer toute sa jeunesse, il ne pourrait jamais vaincre Arata?
    A ce moment là, Harada Sensei lui livre des mots que j'ai trouvé vraiment forts : "Tu aurais beau y consacrer toute ta jeunesse que tu ne pourrais devenir plus fort qu'Arata? Matsuge-kun (son surnom)... Répète moi cela après l'y avoir consacrée !"

    Eh bien personnellement, dès que je vois une phrase qui m'intéresse, je m'empresse de la noter. Si vous avez du mal à recopier la phrase, ou n'êtes pas sûr, aidez-vous de Google pour trouver la phrase exactement (en la tapant en kanji/kana, évidemment).

    En l'occurrence, la phrase est : 青春全部賭けたって強くなれない?まつげ君...賭けてから言いなさい! (Seishun zembu kaketatte tsuyoku narenai? Matsuge-kun... Kakete kara iinasai !)

    Prenons juste la phrase "Répète moi cela après l'y avoir consacrée", en japonais "kakete kara iinasai". Grâce aux sous-titres de l'anime (enfin, dans ce cas, grâce à ma traduction), vous connaissez déjà le sens de la phrase. Ne reste plus alors qu'à la décortiquer. "iinasai" est le morceau le plus facile à traduire. C'est la forme impérative du verbe "dire". C'est donc pour ça que j'ai traduit par "répète moi cela". L'usage de "cela" vient du registre formel de la forme impérative "nasai". Le choix du verbe "répète" plutôt que "dis" vient du fait qu'en français, ça sonne mieux.
    Restent donc les mots "kakete kara", pour le sens "après l'y avoir consacrée". Le verbe "kakeru" signifie "miser", "parier", vous comprenez donc que le verbe "consacrer" que j'ai utilisé ici renvoie à "Kake". Là encore, je n'utilise pas la traduction basique (à savoir "miser"), car en français, on ne "mise" pas sa jeunesse, on la consacre à quelque chose.
    Vous comprenez donc que la forme "-te kara" est une expression grammaticale toute faite qu'il est important de comprendre. Dans ce cas, la meilleure chose à faire est de rechercher sur google le sens de cette forme grammaticale, et si ça n'aboutit pas, de demander à quelqu'un (moi par exemple, si vous ne connaissez personne d'autre). Vous apprendrez alors que la forme -te d'un verbe (pour info, la forme -te des verbes en japonais permet de créer tout un tas de formes grammaticales) signifie "après avoir xxx". Donc dans notre cas, "après avoir consacré".

    Le fait de passer autant de temps sur cette phrase vous permettra de la retenir, et avoir cherché vous même les informations en la décortiquant vous aidera énormément dans le travail de mémorisation. Le tout est donc de savoir quel sens donne chaque mot à la phrase, en vous aidant de la traduction.

    Restez dans cet état d'esprit chaque fois qu'une phrase vous interpellera, et vous ferez alors des progrès sans même vous en rendre compte !

    Gardez également cette même logique chaque fois que vous aurez besoin de traduire une phrase que vous avez du mal à comprendre. Décortiquez là, traduisez autant de mots que possible, et quand vous arrivez à une formule grammaticale que décidément, vous ne comprenez pas, demandez à quelqu'un de vous l'expliquer. Demander à l'inverse qu'on vous traduise directement la phrase ne vous aidera pas du tout à mémoriser les informations imporantes !

    Concernant la pratique orale, les anime, les films, ou encore la musique vous aideront beaucoup. N'oubliez pas cependant que dans les anime, et dans une moindre mesure dans les films, les dialogues manquent parfois de réalisme, et l'intonation est volontairement accentuée pour donner un effet plus dramatique. Inspirez-vous donc de la prononciation, mais faites attention à ne pas prendre le même ton.
    Garder ça à l'esprit tout en répétant à haute voix les répliques qui vous plaisent, vous aidera cependant beaucoup à prendre un accent japonais. Après tout, mieux vaut un accent japonais stéréotypé manga, plutôt qu'un accent bien français.


    Voilà, je pense avoir dit tout ce que j'avais à dire sur l'apprentissage du japonais. Evidemment, je ne prétends pas détenir la vérité absolue, mais je ne pense malgré tout pas me tromper, et vous avez au moins ma vision des choses.
    Ah, et bien sûr, une pratique quotidienne est fortement recommandée. "Etudier" n'est pas nécessaire. Mais il faut idéalement que tous les jours, vous ayez l'occasion de lire du japonais.
    Le reste dépend de vous !


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  • Pour rejoindre directement le site de Karuta France et obtenir plus d'informations sur l'activité du Karuta en France, et pour lire plus d'articles encore : http://www.karutafrance.ml/ 

    Et voici donc l'article qui vous servira de canne, afin de vous soutenir dans vos premier pas dans le monde du Karuta.

     

    Ou, formulé autrement, un guide pour que vous ayez bien en tête tout ce dont vous aurez besoin pour débuter le Karuta.

     

    Dans un RPG, on se met toujours full stuff avant le dernier boss

     

    Oui, j'aime bien utiliser des titres en rapport avec le sujet, mais qui paraissent un peu HS. Ici, je vais parler du matériel nécessaire pour jouer. Car en effet, la première crainte du néophyte, c'est de tout simplement ne pas avoir les moyens physiques de pratiquer : avouons que ce serait embêtant. Et cette crainte est compréhensible, puisqu'il n'est pas possible d'acheter le matériel nécessaire autre part qu'au Japon.
    Pourtant, cela ne devrait au final vous poser aucun problème. J'explique.
    Pour jouer au Karuta, vous avez besoin de deux choses seulement : les cartes de jeu, et les fichiers audio des poèmes afin de remplacer le lecteur. Mais avant de tout détailler, je vous invite à vous rendre sur ce 
    lien. Vous pourrez ainsi télécharger (légalement, pour ceux que ça inquièterait) tout ce dont vous aurez besoin pour jouer au Karuta. Maintenant, place aux explications ! 

    LES CARTES : 
    Les seules cartes dont vous aurez besoin pour jouer sont les torifuda (取り札, littérallement "cartes à prendre"). Ouvrez le fichier disponible sur le lien précédent, et ouvrez le dossier "Torifuda". Vous y trouverez 6 sous-dossiers, dans lesquels les cartes sont triées par ji-kimari (syllabes déterminantes). Si vous ne savez pas ce que cela signifie, je vous conseille de consulter mon article sur les 
    règles du Karuta. Ainsi, toutes les cartes du sous-dossier "3 ji-kimari" sont des cartes dont la 3e syllabe est déterminante. Cela vous servira plus tard pour réviser vos cartes.
    Mais ici, nous nous intéresserons plutôt au PDF "torifuda à imprimer". Celui-ci est un document réunissant toutes les cartes du jeu à la bonne taille (à condition de mettre l'ensemble à 100% si ce n'est pas le cas).
    Il vous suffira donc d'imprimer ces 7 pages, de découper les cartes, puis de les coller sur du papier rigide pour ainsi jouer au Karuta.
    Il faut savoir que les cartes en Karuta sont épaisses et solides. Par exemple, impossible de les voir s'envoler sur un coup de vent. De même, si vous les lâchez, elles tombent en ligne droite. Donc si vous en avez la possibilité, collez les cartes imprimées sur un support bien rigide. Evidemment, ce n'est pas grave si ce n'est pas exactement la même sensation que les véritables cartes, mais il reste mieux d'avoir un résultat proche de l'original. Cela dit, même avec du papier, vous pourrez déjà vous entraîner sur l'essentiel des aspects du Karuta.


    LA LECTURE :
    Il est évidemment indispensable de pouvoir faire lire les poèmes si l'on souhaite jouer au Karuta. Ici, c'est le programme 
    Wasuremoti qui va vous donner le sourire ! Grâce à ce programme, vous pourrez en effet jouer de manière aléatoire les 100 poèmes du Karuta, utilisez le mode "continuer automatiquement" pour des parties rapides, et même créer vos propres listes de lecture pour vous entraîner sur certains types de cartes uniquement (ou par exemple pour faire des parties avec moins de cartes). Le lien donné précédemment vous expliquera comment l'utiliser efficacement.
    Pour l'utiliser, vous devrez néanmoins disposer d'un ordinateur affichant le japonais. Si ce n'est pas le cas de base, profitez de ce 
    tutorial. Ensuite, vous devrez également faire en sorte que votre ordinateur reconnaisse le japonais dans les applications téléchargées. Ce tutorial
     vous expliquera la marche à suivre.
    Si malgré tout ça ne marche pas, je vous invite à me contacter, et je ferai en sorte que vous puissiez malgré tout avoir votre lecteur virtuel !

    UN SOL :
    Parce que sans sol, il est difficile de se mettre à genoux. Plus précisément, il vous faudrait un tapis suffisamment confortable pour ne pas vous esquinter les genoux, car vous allez rester longtemps dessus. Si vous en avez, je vous conseille d'utiliser des tapis de sport. Ces tapis mous mais pas trop qui font au moins 1cm d'épaisseur. Idéalement, il faut donc un tapis qui vous permettent de ne pas avoir trop mal aux genoux, mais qui ne plie pas non plus sous votre poids.

     

    ET LE JAPONAIS? PAS DE PROBLEME !!

     

    Je sais que bon nombre d'entre vous paniquent un peu à l'idée de commencer le Karuta du fait qu'ils ne maîtrisent pas suffisamment le japonais, et que cela constituerait donc un handicap infranchissable. Sauf que non, ce sont des préjugés ! Parler japonais n'est absolument pas une condition nécessaire pour apprendre le Karuta. Cela peut vous aider un peu au début, mais si vous ne parlez pas un mot de japonais, l'handicap se fera de plus en plus faible avec le temps, et ira jusqu'à disparaître au bout de quelques mois d'entraînement.
    Concrètement, quelles sont les connaissances indispensables, puis lesquelles sont simplement utiles?

    Connaissances indispensables :

    Hiragana : C'est le seul élément vraiment indispensable, mais par chance, il n'est pas bien difficile à acquérir. Les poèmes du Karuta sont tous écrits en hiragana. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, la langue japonaise fonctionne sur 3 types d'écriture : les Kanji (idéogrammes), les katakana et les hiragana, ces deux derniers étant des syllabaires. Lorsqu'on souhaite apprendre le japonais, la première chose que l'on doit faire, c'est apprendre ces hiragana, car techniquement, si on les connait tous, on "peut" écrire japonais. En effet, les enfants à l'école primaire commencent par écrire uniquement en usant de ces hiragana, et certains jeux-vidéos pour jeune public sont d'ailleurs composés exclusivement d'hiragana. Notez que si j'utilise le mot "syllabaire", c'est parce que le japonais ne fonctionne pas par lettres mais par syllabes. 
    Toutefois, je ne rentrerai pas plus dans les détails concernant l'apprentissage même des hiragana et leur rôle dans la langue japonaise. Je vous invite plutôt à consulter
    cette page, qui vous guidera dans vos premiers pas.
    Seuls les hiragana étant utilisés en Karuta, c'est donc la seule connaissance linguistique réellement nécessaire à la pratique du sport. Néanmoins, une connaissance vague des hiragana sera insuffisante. Vous devez idéalement atteindre un niveau vous permettant de comprendre le kana sans réfléchir. Si vous n'y parvenez pas, vous pourrez malgré tout jouer, mais vous gaspillerez du temps consacré à la mémorisation simplement en cherchant la lecture des kana. En revanche, si vous comptez également apprendre le japonais en parallèle, le Karuta vous aidera alors énormément, car la vitesse de lecture des kana est essentielle si vous souhaitez lire naturellement du japonais.

    La prononciation : Vous vous y ferez évidemment avec le temps, mais cela reste un élément essentiel à la pratique du Karuta. En effet, si vous n'êtes pas habitués à distinguer les sons comme il le faut, il sera parfois difficile de prendre certaines cartes.
    Par exemple, il existe un poème commençant par "hoto", et un autre par "oto". Si vous n'êtes pas capable de bien distinguer le "ho" du "o", vous pourriez donc faire des fautes.
    Connaître la prononciation en japonais est donc également indispensable. Pour ce faire, vous pouvez commencer par consulter la page donnée précédemment, elle vous renseignera suffisamment.
    Pour le reste, ça viendra naturellement à force de jouer au Karuta. Si vous avez l'habitude de regarder des anime en VO, cela devrait également vous aider considérablement, donc n'hésitez pas à faire plus attention que d'habitude à la façon dont les personnages parlent.


    Connaissances utiles :

    La compréhension généraleC'est probablement ce qui inquiètera le plus. Je détaillerai en profondeur cet aspect dans un prochain article, mais commençons par vous rassurer : la pratique du Karuta est tout à fait possible sans comprendre un traître mot de japonais. En effet, les poèmes japonais sont écrits dans un japonais ancien, difficilement compréhensible pour les Japonais eux-mêmes. J'ai fait le test, et la majorité des étudiants de Kôbe Daigaku (une université pourtant réputée) sont incapables d'en comprendre le sens.
    Bref, si vous ne parlez pas japonais, et n'avez pas l'intention de l'apprendre, soyez rassurés, vous pourrez faire sans !
    Cela dit, si vous décidez de l'apprendre, cela pourra malgré tout vous être utile au début. En effet, lorsque vous devrez mémoriser les cartes (encore une fois, je détaillerai tout ceci dans un prochain article), comprendre certains mots, même sans comprendre la phrase, pourra vous aider à créer des liens. Cela vous simplifiera donc sensiblement la tâche au début, lorsque vous devrez tout mémoriser, mais par la suite, cela ne changera plus rien.

    Pour être exact, comprendre le japonais n'est pas nécessaire parce que j'ai appris les règles pour vous, et que je vais tout vous expliquer. Dans mon cas, j'aurais bien été incapable d'apprendre le Karuta sans la maîtrise de la langue, car j'ai évidemment dû consulter plusieurs sites internet et poser des questions à mes sempai pour comprendre le fonctionnement du sport.



    FINALEMENT, PAR OU COMMENCER?

     

    Et pour terminer cet article, voici les différentes étapes par lesquelles je vous conseille de passer afin de bien débuter. Certaines étapes vous apparaîtront peut-être étrange du fait que je n'en ai jamais parlé, mais j'expliquerai tout en temps voulu.

    1/ Mettre à jour votre ordinateur, de sorte qu'il puisse lire le japonais.

    2/ Apprendre les règles du Karuta.

    3/ Apprendre les hiragana, et s'assurer d'avoir bien assimilé la prononciation japonaise.

    4/ Télécharger les fichiers donnés sur ce lien.

    5/ Mémoriser les 100 cartes du Karuta (l'étape la plus importante).

    6/ Faire une ou deux parties d'essai.

    7/ Définir l'emplacement de ses cartes.


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