• Comme précisé dans mon précédent article, je vais maintenant vous donner quelques conseils pour mémoriser les syllabes déterminantes de certains poèmes. Pourquoi juste certains? Parce que j'en ai appris certains par coeur (ce qui ne vous aidera pas beaucoup), et parce que pour d'autres, ma logique de mémorisation est trop tordue pour que quelqu'un d'autre que moi parvienne à en tirer quelque chose. Vous verrez que déjà, parfois, avec les exemples que je vous donnerai, je vais chercher assez loin.

    Je l'ai déjà expliqué dans mon précédent article, mais l'essentiel est que vous trouviez votre propre technique. Regardez les conseils qui suivent uniquement à titre de référence. S'ils vous conviennent, alors c'est l'essentiel, mais dans le cas contraire, n'hésitez pas à en chercher par vous même !

    J'en profite également pour détailler une autre méthode de mémorisation, pour ceux qui n'y auraient pas pensé avant. Quand je parlais d'apprendre par coeur une carte, je n'entendais pas forcément "apprendre l'intégralité de la carte". Vous pouvez vous contenter de répéter par exemple les trois premières syllabes d'une carte, suivies du nom de cette carte, afin d'associer le point de repère et le nom. Pas besoin d'avoir un sens qui rattache les deux, la sonorité peut suffire.

    Bref, commençons dès maintenant ! Pour plus de clarté, j'encadrerai en rouge les caractères qui seront utiles pour la mémorisation.

     

     

    Ake
     
    AKE
    Les caractères encadrés se lisent RA KE. Enlevez le "R", et ça vous donne "AKE".
     
    Ashi
     
    ASHI
    Deux moyens ici. En prenant les deux derniers caractères du cadre rouge, vous obtenez "KA SHI". Enlevez le "K", et ça vous donne "ASHI". Personnellement, je l'ai retenu en jouant sur les mots. "nagai", en japonais, signifie "long". Donc en voyant "NAKA" (sachant que "ka" peut se prononcer "ga" en ancien japonais), je pensais à de longues jambes, "ASHI" signifiant jambes. Bon, c'est ma logique, mais ça vous donne une idée des liens qu'on peut créer.
     
     
    Chiha
     
    CHIHA
    Le célèbre "Chiha". Perso je l'ai appris par coeur, donc en voyant "Karakurenai" je savais déjà que c'était Chiha. Pour info, le caractère encadré en rouge se lit "wi", mais se prononce "i". Cette carte est la seule à inclure ce caractère, aujourd'hui absolument désuet, ce qui vous permettra de la retenir facilement.
     
     
    Fu
     
    FU
    Le poème commence par "FUKU", ce qui signifie en japonais "souffler", comme le vent ou la tempête qui souffle. Or, ARASHI, les caractères encadrés en rouge, signifie la tempête. Dans le pire des cas, au milieu à gauche, vous avez le caractère "FU" pour vous en rappeler.
     
     
    Hisa
     
    HISA
    Celui-ci, j'ai dû pas mal chercher pour trouver une astuce qui marcherait, bien que j'ai immédiatement trouvé le point de repère. SHITSUKO, les caractères encadrés en rouge, me rappelaient le mot "SHITSUKOI", à savoir "emmerdant", "collant", "agaçant". J'ai donc cherché un un "HISA" qui soit emmerdant. Et je me suis rappelé que dans le manga REAL de Inoue Takehiko, l'un des personnages principaux s'appelle "Hisanobu", et a la particularité d'être incroyablement agaçant. J'ai donc associé "Hisa" et "Shitsuko".
     
     
    Ini
     
    INI
    Celui-ci est facile. Les deux caractères encadrés se lisent "NINI". Enlevez le premier "N", et vous obtenez "INI".
     
     
    Kiri
     
    KIRI
    Les deux premiers caractères du cadre se lisent KORO. Les deux consonnes sont donc les mêmes que pour KIRI. Et comme à gauche, les deux caractères se lisent SHIKI, on a cette fois-ci les deux voyelles qui marchent avec KIRI. Il existe d'autres cartes commençant par KORO, mais celle-ci elle la seule à avoir deux syllabes à sa gauche se terminant par la voyelle "I".
     
     
    Koi
     
    KOI
    En fait, celui-ci je viens de le trouver en essayant d'en imaginer plus facile que celui un peu plus compliqué que j'utilisais. Il faut savoir qu'en ancien japonais, le "HI", à savoir le caractère encadré du bas, peut se lire également "I". Et ici, c'est le cas. Il suffit donc de prendre le premier caractère encadré, "KO", le deuxième, "I", et vous obtenez "KOI".
     
     
    Me
     
    ME
    Celui-ci est corsé, et je vous conseille de l'apprendre "par coeur". Toutefois, si ça peut vous aider, voici un autre moyen : KAKURE, les caractères encadrés, peut faire référence au verbe "KAKURERU", "se cacher". "ME", ce sont les yeux. Donc qu'est-ce qu'on cache? --> les yeux. Une association d'idée, encore une fois.
     
     
    Michi
     
    MICHI
    Les caractères encadrés se lisent "MISHI". Il vous suffit donc de remplacer le S par un C et c'est bon. N'oubliez pas que MICHI se prononce en réalité MITCHI en japonais.
     
     
    Mise
     
    MISE
    Association d'idées. En voyant les caractères encadrés, KARE, je pensais au KAREー, le curry. Et MISE, le nom de cette carte, peut signifier "restaurant". Je m'imaginais donc un restaurant de curry.
     
     
    Miyo
     
    MIYO
    Ici, c'est une petite "histoire" que je me suis inventée. MIYO peut être une forme impérative du verbe voir, plutôt ancienne, et très très peu utilisée aujourd'hui. FURUSATO, encadré en rouge, c'est la ville natale. SA, le dernier caractère encadré, c'est une manière de mettre de l'emphase dans sa phrase. Donc je m'imaginais quelqu'un qui rentrait d'un long voyage, et qui, arrivant dans sa ville natale, disait à son camarade : "Miyo ! Furusato sa !" --> "Vois ! Telle est ma ville natale !"
     
     
    Se
     
    SE
    Là encore, le caractère encadré est un caractère aujourd'hui désuet, se lisant "we", et se prononçant "e". "SE" n'est pas la seule carte à l'avoir inscrit, mais c'est la seule à l'avoir en haut au milieu. Cela reste donc un moyen assez sûr de le retenir.
     
     
    Shino
     
    SHINO
    Celui-ci est facile. Prenez les deux premiers caractères, MONO. Maintenant, enlevez les deux petites barres horizontales du caractère MO (も) et vous obtenez... le caractère SHI (し). Et là, vous verrez dans le cadre "SHINO".
     
     
    Shira
     
    SHIRA
    Logique très proche de SHINO, et ça tombe bien, car ça vous aidera à mieux le mémoriser. Prenez le premier caractère, TSU (つ). Maintenant, retournez le sur lui-même, et inclinez le un peu. Vous verrez alors le caractère SHI (し). Et grâce au deuxième caractère, vous aurez alors votre nom, SHIRA.
     
     
    Tago
     
    TAGO
    J'ai été agréablement surpris de constater, en regardant Chihayafuru, que Kana-chan avait mémorisé cette carte de la même façon que moi. TAGO (no ura), c'est une baie de laquelle on peut voir le mont Fuji. Si vous parvenez à rattacher l'image du mont Fuji à TAGO, vous pourrez alors retenir facilement cette carte, puisque les deux caractères encadrés se lisent FUJI.
     
     
    Taka
     
    TAKA
    Descendre aussi bas dans la carte n'est peut-être pas toujours pratique pour retrouver rapidement votre point de repère, mais les deux caractères se lisent "TAKA", ce qui est plutôt pratique.
     
     
     
    Tsuki
     
    TSUKI
    Les deux caractères encadrés se lisent TSUKI, donc voici encore une carte facile à mémoriser.
     
     
    Tsuku
     
    TSUKU
    Celui-ci est plus compliqué. Les deux caractères se lisent "SOTSU". Seul le "TSU" est donc commun avec "TSUKU". Personnellement, en voyant "SOTSU", je visualisais immédiatement "USOTSUKU", qui signifie "mentir". Or, USOTSUKU se termine justement par "TSUKU", le nom de la carte. Le tout est donc de penser à "usotsuku" lorsqu'on voit "(u)sotsu(ku)".
     
     
    Yasu
     
    YASU
    Deux manières un peu tirées par les cheveux de le mémoriser. YASU peut signifier "bon marché" en japonais. Les deux premiers caractères, si on les lit de bas en haut, se prononcent "TAKA". Et "TAKA" peut signifier "cher", à savoir le contraire de "bon marché". La deuxième façon serait de fonctionner par association d'idées. Les deux autres caractères du cadre se lisent "FUKU", à savoir "vêtements". Pensez donc à des "vêtements bon marchés", et vous avez YASU.
     
     
    Yowo
     
    YOWO
    Il existe quelques cartes commençant par "YO", et  notamment plusieurs suivies de "WO". La carte YOWO, ironiquement, est la seule carte commençant par "YO" mais n'étant pas suivie par "WO" (alors que c'est son nom). Il vous suffit donc de vous dire que quand "YO" n'est pas suivi de "WO" (mais de "NI), c'est la carte "YOWO".
     
     
     
    Yura
     
    YURA
    Comme expliqué dans l'article précédent, si vous lisez de droite à gauche, vous obtenez YURA.
     
     
    Yuu
     
    YUU
    "YUU", c'est le début de "YUUREI", le fantôme. Or, les fantômes, au Japon, sont représentés sans jambes. Et comme "ASHI", les deux caractères encadrés, signifie "jambes", vous tenez votre fantôme sans jambes.

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    Et voici enfin l'article le plus important de ce site : la présentation des jikimari, ces mystérieuses syllabes déterminantes dont j'ai déjà parlé dans un précédent article.

    Pour commencer, rendez-vous sur ce lien, et téléchargez le document. Vous y trouverez toutes les cartes avec comme nom (d'image) leur nom de carte, et pour certaines, seront indiquées entre parenthèses les syllabes qui suivent mais qui ne sont pas déterminantes. Un autre dossier, que je détaille plus bas, sera également présent.

    Pour rappel, et afin que ce soit bien clair dans l'esprit de chacun : chaque poème est découpé en deux parties, seule la deuxième étant inscrite sur les cartes de jeu. L'objectif est donc d'être capable de reconnaître la 2e partie du poème (et sa carte) à partir de la première partie qui sera lue. Ainsi, un poème qui peut être reconnu à sa première syllabe implique forcément qu'aucun autre poème ne commencera par cette syllabe. C'est pourquoi il n'existe qu'une carte commençant par "su", "sa" ou encore "se". En revanche, un poème qui ne peut être reconnu qu'à partir de la 4e syllabe, comme "Chigiriki" implique qu'au moins une carte commence par "Chigiri" (Chigirio), et que d'autres commencent peut-être simplement par "Chi" (Chiha).

    La principale difficulté du Karuta réside donc ici : être capable de donner la syllabe déterminante d'un poème simplement en voyant la carte. Et une fois que ce sera fait, tout ce que vous aurez à retenir, c'est par exemple que "SE" est dans votre coin droit. La deuxième partie du poème deviendra alors inexistante à vos yeux.
    Si cela vous paraît bien trop difficile et que vous paniquez déjà à l'idée de retenir tout ceci, rassurez-vous ! Il existe des cartes particulières qui vous permettent de jouer sans même connaître tout ceci ! J'en parlerai à la fin de cet article, donc surtout, n'abandonnez pas en cours de lecture parce que vous perdez espoir. Même si vous ne pouvez pas retenir le nom des cartes, vous pourrez tout de même jouer !

    Maintenant, comme apprendre ces noms? C'est là la question que vous devrez vous poser. Inutile de connaître le sens des poèmes, ça n'est qu'un moyen parmi d'autres de retenir les noms. J'ai fait sans pour l'intégralité des cartes.

    Il existe globalement trois manières de mémoriser les cartes : utiliser des caractères sur la carte qui sont proches du nom, utiliser des caractères qui dénotent un peu et fonctionner par association d'idée, ou apprendre par coeur. J'ai pour ma part appris par coeur environ 5 poèmes car je n'arrivais pas à retenir les noms autrement (ou parce que j'aimais bien les poèmes, tout simplement). Je dirais que pour une dizaine d'autres poèmes, j'ai dû faire sans moyens mnémotechniques, et simplement m'habituer à l'ensemble de la carte.

    Quoi qu'il en soit, utilisons des exemples pour vous faire comprendre l'idée.

     

    YURA

     

    Cette carte s'appelle "yura". Cela signifie donc que quand vous entendrez "yura", vous serez sûr à 100% que c'est de cette carte qu'il s'agit.
    Pour info, les caractères du poèmes se lisent ainsi (de haut en bas, puis de droite à gauche) : YU KU HE MO SHI RA NU KO HI NO MI CHI KA NA.

    Maintenant, si je vous dis "trouvez un moyen de retenir que cette carte s'appelle YURA", vous y arriveriez?
    Si vous avez l'habitude d'user de divers moyens mnémotechniques, je suis sûr que oui. Mais si ce n'est pas le cas, pas de problème, ça viendra vite, et je vous donnerai des conseils pour vous aider.

    Alors? Vous avez vu le "truc" ?
     

     

    Yura

     

    Eh oui, c'est bien ça. Si on regarde de droite à gauche, on voit les caractères "yu" et "ra" en hiragana. Le nom de la carte est donc présent de manière presque évidente.
    C'est idéalement de cette façon là que vous mémoriserez vos cartes. Là, je suppose que ça vous rassure, non? Pas besoin d'un niveau de fou en japonais pour réussir dans ces conditions.

    Modérons toutefois nos propos. Certaines cartes ne sont pas aussi évidentes, et il arrive qu'aucun caractère du nom ne soit inclu sur la carte. Dans ces cas là, on usera de moyens mnémotechniques parfois assez détournés.

    Prenons par exemple...


     

    Yuu

     

    Tiens, "Yuu", la carte jumelle de "Yura" justement.

    Les deux caractères entourés se lisent "Ashi". Donc je suppose qu'en voyant ça, ça ne vous évoque absolument rien, n'est-ce pas? C'est normal. Il faut faire un peu de gymnastique intellectuelle. "Yuu", en japonais, c'est le début de "yuurei", le fantôme. Or, dans les contes japonais, les fantômes n'a pas de jambes, et "ashi", les premiers caractères de la carte, signifie justement "jambes". Bref, en voyant "ashi", vous penserez "pas de jambe" --> "fantôme" --> "YUU(rei)".

    Peut-être que vous trouverez une manière plus efficace à vos yeux de mémoriser cette carte, et dans ce cas, tant mieux ! Je n'ai écrit ici que dans le but de vous montrer un exemple, afin que vous ayez une idée de la façon dont on peut mémoriser les cartes.

    Dans mon prochain article, je vous donnerai un maximum de conseils pour apprendre le plus facilement possible le nom des différentes cartes.

     

    J'AI MEMORISE, ET MAINTENANT?

     

    Le but dans un premier temps est d'être capable de reconnaître de manière sure et certaine les cent cartes. Les reconnaître vite, ça viendra après. Mais quitte à y passer 20 secondes, vous devez avoir un moyen de dire "c'est bon, j'en suis sûr, cette carte c'est Yura parce que... (=les caractères YU et RA sont présents sur la carte)".

    Une fois que c'est fait, vous allez pouvoir commencer à vous entraîner afin de réduire ce temps. Au début, pour les 100 cartes, il n'y aura rien d'étonnant à ce que ça vous prenne 10 minutes, voire plus. Tout le monde commence ainsi. Mais en vous entraînant, vous arriverez vite à réduire de plusieurs minutes ce temps.

     

    Pour commencer, ayant bien en tête les 100 cartes de Karuta. Si vous avez oublié que les cartes "yura" et "yuu" existent, vous aurez bien plus de mal à retrouver leur nom en voyant leur carte. Là, faites comme vous le sentez. Lisez autant de fois qu'il le faut les noms, faites vous des listes, répétez les, bref, tant que vous les retenez, c'est l'essentiel. Pensez également à les apprendre par associations, par exemple en prenant toutes les cartes commençant par "A", et au sein même de celles-ci, triez les par cartes jumelles, et dans l'ordre des plus courtes aux plus longues (donc par exemple : AI, ASHI, AKE, AKINO, AKIKA, AMATSU, AMANO, etc...). Faites également attention à leur nombre. Par exemple, savoir que 3 cartes commencent par "CHI" vous permettra, une fois que les 2 premières auront été lues, d'être sûr à 100% que la suivante pourra être prise directement sur "CHI" sans risque de faute.

    Ceci fait, prenez vos 100 cartes, et faites les tourner en essayant de donner leur nom le plus vite possible. Le logiciel Kazemiso vous simplifiera ici significativement la tâche.

    N'oubliez pas également d'apprendre à lire les cartes à l'envers. Ce sera utile pour quand vous devrez lire les cartes de l'adversaire.

    Pour information, un 2e dan sera généralement capable de lire les 100 cartes en l'espace d'une minute (bien que certains n'y parviennent pas), mais on ne peut pas en attendre autant d'un étranger. En effet, le japonais étant habitué à ne lire que des hiragana, il aura une vision globale de tous les caractères inscrits sur la carte. En revanche, l'étranger doit se focaliser un peu plus sur les caractères, et aura du mal à voir sans regarder, si vous saisissez la nuance, qui a ici son importance. Malgré tout, aucun problème de ce côté ! Lire en une minute les 100 cartes, ça ne sert à rien ! Pour ma part, je stagne à 1 minute 25 secondes (j'ai arrêté de m'entraîner il faut dire), mais ça ne me pénalise même pas un tout petit peu. On peut dire qu'à partir de 3 minutes pour les 100 cartes, vous pourrez jouer de manière tout à fait normale, et qu'à partir de 2 minutes, vous ne ressentirez plus la moindre gêne.

    Il sera très important pour vous de chronométrer ces essais ! En effet, cela vous donne un objectif clair et mesurable, et il n'y a rien de mieux pour maintenir sa motivation intacte.

     

     

    J'AI DU MAL A MEMORISER, MAIS J'AI VRAIMENT ENVIE DE JOUER, JE FAIS COMMENT?

     

    Pas de soucis ! Les Japonais ont pensé à vous ! Enfin, à tous les débutants qui souhaitent pouvoir jouer rapidement.

    Il existe en effet des cartes réservées aux débutants sur lesquelles sont directement inscrits en grosses lettres rouges les noms des poèmes : les kimari-fuda. Vous vous souvenez de cet épisode de Chihayafuru, au tout début, quand Arata dit à Chihaya que dorénavant, il voit en rouge son nom sur la carte "Chiha" ? Eh bien c'est une référence à cela justement.
     

     

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    Avec ces modèles là, pas besoin de s'embêter à mémoriser chacune des cartes de jeu. Il vous suffit de lire les lettres inscrites en rouge, et c'est bon, vous saurez à partir de quelle syllabe vous pourrez la prendre.
    Au Japon, on fait toujours jouer les débutants avec ces cartes durant quelques parties, car entrer dans le grand bain dès le début serait trop brusque. L'idée est de s'habituer aux mécaniques du jeu, s'habituer à mémoriser les 50 cartes sur les terrains, et quand enfin on se sent prêt, on peut alors faire le grand plongeon.
    Par conséquent, si vous mêmes avez envie de vous essayer un peu au Karuta, mais avez peur de ne pas être capable de tout retenir, ou souhaitez avant tout vous faire une idée des parties, il ne vous reste qu'à imprimer ces cartes et à jouer avec.
    Vous pourrez les trouver dans le document que j'ai joint plus haut !
     
    Voilà, vous savez maintenant tout ce qu'il faut sur les syllabes déterminantes, et si vous avez suivi toutes les étapes jusqu'à maintenant (à savoir télécharger les documents que j'ai mis à votre disposition, apprendre les hiragana et les règles du karuta, puis mémoriser les cartes ou imprimer les kimari-fuda), vous serez même enfin capable de réaliser vos premières parties de Karuta ! Evidemment, il y a encore tout un tas de choses à savoir, comme comment placer ses cartes, comment les prendre, comment ne pas faire de fautes, quelles cartes envoyer à l'adversaire, mais chaque chose en son temps. Avant de faire le deuxième pas, commençons par terminer le premier !

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  • L'objectif de cette section étant de proposer des tutoriels permettant d'aborder plus facilement le Karuta, mon approche sur l'apprentissage du japonais restera globalement superficielle. Pas question ici de vous enseigner le japonais. Je vous donnerai simplement des conseils.
    Je tiens avant tout à préciser que je suis un pur produit d'autodidaxie. J'ai appris l'essentiel de mon japonais par mes propres moyens, en réfléchissant sans cesse à la façon dont je pourrais progresser. J'ai commencé sur un coup de tête quand j'étais en fin de lycée, car j'avais envie de changer d'air, et j'avais donc envie d'essayer d'aller au Japon. D'où mon envie de pouvoir m'exprimer un peu d'ici là. Bref, ma motivation était plutôt faible au début, mais je me suis pris de passion pour la langue, et aujourd'hui, j'ai le niveau pour suivre des cours de droit en japonais. Donc n'allez surtout pas vous dire que c'est impossible. Tout est une question de motivation.

    Vous avez globalement trois manières d'apprendre le japonais sans tout miser dessus (je zappe donc d'emblée les étudiants en japonais, qui suivront le programme qu'on leur demande de suivre). L'autodidaxie via internet, via les livres, et enfin les cours particuliers.

    Commençons dans le désordre, du moins efficace au plus efficace selon moi.

     

    VIA INTERNET

     

    Un nombre important de méthodes d'apprentissages fleurissent sur le net, mais je déconseille à toute personne motivée de s'investir dessus. Elles vont généralement peu dans les détails, et le niveau des personnes les rédigeant n'est pas toujours exceptionnel, quand il n'est pas proche du niveau débutant.
    Je n'ai pas non plus passé des mois à aller de sites en sites pour trouver la perle rare, donc peut-être y a-t-il de très bons sites cachés, mais j'en doute, car cela représente énormément de travail, et un support papier simplifie énormément la tâche pour un tel projet. En revanche, il existe des sites très bien construits, non pas pour vous enseigner le japonais, mais pour vous enseigner certaines nuances du japonais. Je vous conseille sincèrement de visiter le
    site de Robert Patrick, qui explique extrêmement bien, et avec énormément d'humour, des nuances essentielles de la langue japonaise. Ce n'est pas un site que je conseille aux parfaits débutants, mais dès que vous aurez une vision globale de la langue japonaise (disons après 1 ou 2 mois d'études relativement sérieuses), décortiquez tous ses articles ! Notez qu'il utilise parfois des exemples un peu osés, et des images +18 pour illustrer ses articles, d'où l'avertissement à l'ouverture du lien.

     

    PAR COURS PARTICULIERS

     

    Soyons clair : le cours particulier ne va évidemment pas vous déservir. En revanche, ce qu'il faut savoir, c'est que vous n'êtes pas du tout assuré de faire des progrès rapides. Plusieurs raisons à cela.
    La première, c'est que les professeurs particuliers sont rarement qualifiés. Vous en aurez deux types : la prof japonaise (car ce sont toujours des femmes) et l'étudiant en japonais.
    La première a la particularité de te faire croire que tu t'améliores, alors qu'en fait, pas tant que ça. Pourquoi? Parce qu'elle est toujours gentille, et l'ambiance est toujours là (ou presque). En plus, tu te dis que c'est une native, donc qu'elle va forcément t'aider à faire des progrès. Donc effectivement, d'un point de vue oral, ça va pas mal t'aider. Pas plus que si tu as des amis japonais à qui parler cela dit.
    Mais sinon, réfléchissez de façon inversée. Vous êtes Français. Si je vous dis, là, comme ça, d'expliquer de manière simple dans quels cas il faut utiliser le subjonctif, ou encore quel est le sens de la particule "que", vous y arriveriez? Non, car pour nous c'est une évidence. Mais on ne peut pas se contenter de dire à un débutant "retiens le car c'est comme ça". Il faut une explication pour comprendre. Eh bien le professeur japonais sera souvent confronté à ce type de difficultés. Et sans oublier ses difficultés à s'exprimer dans une langue qu'elle ne maîtrise pas à la perfection.

    Restent donc les étudiants. Là, c'est très délicat. Je vais parler de manière très directe, mais il faut savoir que le débutant n'aura aucun moyen de faire la différence entre un étudiant correct et un très bon étudiant. Conséquence, n'importe qui peut faire croire qu'il est qualifié. Or, contrairement à un étudiant Sciences Po par exemple, qui travaille tellement de domaines différents en profondeur qu'il peut enseigner n'importe quoi comme il faut (vu qu'il aura généralement une très bonne approche de la dissertation), l'étudiant en japonais ne peut enseigner QUE le japonais. La compétition est donc rude pour l'étudiant qui veut gagner de l'argent, et c'est pourquoi certaines personnes font le choix d'enseigner alors qu'elles n'en ont objectivement pas le niveau.
    Mais admettons. Le niveau, ce n'est pas tout (même si en revanche, enseigner le japonais quand on a un accent parfaitement français, c'est moyen). Sans avoir un niveau exceptionnel, on peut toujours enseigner ce qu'on a appris jusqu'à maintenant, si on le maîtrise comme il faut.
    Le problème selon moi vient du fait que l'étudiant universitaire n'a souvent pas eu d'efforts personnels à fournir (les meilleurs étant ceux qui en fournissent, mais ils sont minoritaires). Il a suivi une méthode qu'on lui a imposée, méthode qui marche d'ailleurs, mais qui prend du temps et qui demande de l'investissement. Or, le cours particulier pour une langue repose en fait sur un apprentissage autodidacte guidé. En d'autres termes, vous expliquez à votre élève ce qu'il devra faire en votre absence pour s'améliorer et lors de votre rencontre suivante, après vous être assuré qu'il a bien tout compris, vous lui expliquez les nuances complexes.
    C'est pourquoi pour être prof particulier, il est en réalité important d'avoir soi-même suivi un apprentissage en autodidacte, car sinon, il sera impossible d'expliquer à l'élève ce qu'il convient de faire. L'étudiant autodidacte et l'étudiant ayant réellement suivi des cours de méthodologie, avec une parfaite compréhension de la grammaire japonaise sont les deux seuls modèles qui, selon moi, permettront réellement de faire des progrès significatifs. Evidemment, un étudiant avec un excellent niveau en japonais pourra tout à fait remplir ce rôle également, mais n'allez surtout pas partir du principe qu'un étudiant, parce qu'il est niveau M2, aura un excellent niveau.
    Si par contacts interposés vous pouvez trouver une telle personne, n'hésitez pas, et si vous avez beaucoup d'argent à dépenser, au pire, vous ne perdrez rien, mais dans le cas contraire, gardez votre argent pour d'autres activités utiles (comme vous acheter un Kimono afin de participer à vos futurs matchs de Karuta en section A kyuu).

    Notons enfin qu'il existe des cours semi-particuliers, que je déconseille, car pour des raisons évidentes, le niveau sera toujours ajusté en fonction du moins bon élève. Car un élève qui n'arrive plus à suivre, c'est un élève qui abandonne rapidement. Si vous n'avez pas le temps de bosser à côté (par exemple si vous avez un boulot et peu de temps à investir), alors ça peut être une bonne idée, mais si vous êtes relativement libres, vous vous retrouverez rapidement à dépasser le niveau de votre cours.

     

     

    VIA LES LIVRES

     

    Et on peut enfin passer à ce que j'estime être le meilleur moyen de progresser en japonais : utiliser le support papier. C'est clairement la meilleure manière d'acquérir toutes les connaissances grammaticales nécessaires, car vous irez à votre propre rythme (donc très rapidement si vous souhaitez y passer du temps), et pourrez vous concentrer essentiellement sur les aspects qui vous intéressent.
    Pour vous donner un exemple, en fac de japonais, on ne fait pas de vous de simples linguistes. On attend de vous que vous ayez une parfaite connaissance de la culture et de l'histoire japonaise, car selon ce que vous souhaiterez faire, cela pourra être utile. De même, on attend de vous que vous puissiez écrire plus de 1000 kanji en 3 (voire 2) ans. En tant qu'universitaire, c'est effectivement un mal nécessaire. Seulement, essayez de penser différemment. Pourquoi souhaitez vous apprendre le japonais? Pour communiquer avec vos amis? Pour lire des manga? Pour jouer à des jeux-vidéos japonais? Dans les deux derniers cas, seule la lecture des kanji sera nécessaire, vous n'aurez pas besoin d'aller jusqu'à retenir leur écriture (ce qui est bien plus compliqué). Et pour communiquer? A l'oral, ce sera évidemment inutile, et même à l'écrit, au final, ce sera 99,9% du temps via internet. Au final, à part à l'université, vous ne serez jamais confronté à une situation dans laquelle vous devez écrire à la main un kanji et ce dans un temps limité. Apprendre seul, c'est donc se laisser la liberté de ne pas apprendre à écrire les kanji, et à la place, de passer plus de temps sur la grammaire par exemple.
    Tout ça pour dire que l'autodidaxie n'est pas nécessairement inférieure à l'enseignement universitaire. Elle est juste différente. Vous n'aurez pas les mêmes points forts, mais vous n'aurez pas non plus les mêmes points faibles. Après, elle demande une rigueur et des efforts d'introspection qui ne sont pas nécessaires à l'université, mais toujours est-il que vous pourrez tout à fait aller loin par ce biais.

    Pour ce qui est des livres sur lesquels étudier, pour commencer, je vous conseille d'utiliser n'importe quel bouquin pour débutant (autre qu'Assimil, que je déconseille fortement, car austère). Makineko, japonais pour les nuls, japonais en manga, honnêtement, toutes ces méthodes qui visent une approche superficielle se valent. Attention, le terme "superficiel" ici n'est aucunement péjoratif. L'objectif ici n'est pas de vous apprendre à parler japonais (bien que certains prétendent que si, mais bon, il faut bien vendre), mais de vous donner une vision globale de la langue.

    C'est fort de ces acquis, après avoir décortiqué bien comme il faut ce livre, que vous pourrez à la vitesse supérieure.
    Ici, deux livres se partagent la première place : le Minna no Nihongo, et le Kunio Kuwae. Le premier est, si je ne m'abuse, assez souvent utilisé à l'université. Néanmoins, pour l'avoir feuilleté, je l'ai trouvé lui aussi un peu austère. J'ai dans l'idée qu'il est plus utile en tant que support pour un professeur, que dans une approche autodidacte.
    Le Kunio Kuwae, en revanche, m'est apparu comme étant la meilleure méthode complète pour apprendre le japonais. Il va dans les détails, aborde tout, et va vraiment loin. Techniquement, on pourrait l'utiliser seul, mais si je conseille de commencer par une méthode plus légère, c'est pour se mettre en confiance, et ne pas paniquer devant la taille de l'ouvrage.

    J'ai pour ma part essayé beaucoup de livres, la plupart ne permettant pas d'aller très loin dans l'étude du japonais (j'avais cependant bien aimé le Harrap's objectif pratique billingue, dont le seul défaut, qualité selon moi à l'époque, était de n'être qu'en romaji. Les explications grammaticales y étaient très claires). Au final, après un an, j'ai plus ou moins laissé tombé l'idée de me reposer sur des livres, et j'ai continué mon voyage véritablement seul, en traduisant divers articles sur internet, et en décortiquant des phrases d'anime ou de manga. Toutefois, après avoir découvert le Kunio Kuwae, à un moment où je n'en avais plus besoin, je me suis dit que j'aurais été bien content de l'avoir à l'époque.

    Il faut cependant être honnête : le prix fait mal. Comptez dans les 120/140 euros pour les deux tomes (moins si vous trouvez les versions sans CD). Ce n'est pas un livre qu'on peut acheter sur un coup de tête. D'où l'intérêt de commencer par une méthode moins onéreuse qui permettra de savoir si on souhaite aller plus loin dans l'étude du japonais.
    Mais la raison pour laquelle cela nous paraît cher tient en fait du préjugé : on fait simplement un blocage sur le fait que 120 euros pour des bouquins, c'est trop.
    Donc plus que "je vais perdre 120 euros pour acheter des bouquins", il faut se dire "je vais perdre 120 euros pour tout apprendre du japonais".
    Car en effet, 120 euros, qu'est-ce que c'est? C'est de 4 à 6 cours particuliers, selon le tarif. Et en 6 cours, votre niveau sera toujours particulièrement faible. Si vous maîtrisez l'ensemble du Kunio Kuwae, passer le meilleur niveau du JLPT (l'équivalent du TOEIC pour le japonais) me semble absolument accessible. Si on devait compter ça en cours particulier, il faudrait bien attendre la centaine de cours, donc je vous laisse faire le calcul.
    120 euros, c'est dur pour 2 bouquins, mais 120 euros pour apprendre tout ce qu'il faut d'une langue, c'est juste donné. Gardez ça à l'esprit, prenez votre courage à deux mains, et foncez !

     

    J'AI MON BOUQUIN ! ET MAINTENANT? DES CONSEILS?

     

    Bien ! Acheter son livre, ce n'est peut-être que le premier pas, mais toute chose commence par ce premier pas !
    Pour commencer, si vous avez bien pris une méthode pour débutants, lisez-le du début à la fin. Pour la première lecture, inutile de chercher à tout comprendre parfaitement. Vous pouvez le faire si vous sentez que vous en avez besoin, mais ne faites pas non plus une fixation dessus. Avec une compréhension vague mais globale peut être utile également. Vous pourrez alors, durant votre seconde lecture, mieux appréhender l'ensemble des notions, et ainsi vous pencher plus en détails dessus.

    Une fois que vous aurez bien assimilé le contenu, vous pourrez alors poursuivre sur un plus gros ouvrage, comme le Kunio Kuwae.

    Votre priorité pour apprendre le japonais sera de maîtriser les hiragana, les katakana et les kanji. La vitesse de lecture dépend vraiment de ça. Pas de secret pour ça, il faut les lire des centaines de fois. Je vous conseille d'avoir toujours sur vous (papiers, application I-phone ou que sais-je encore) de quoi les vérifier, pour profiter des temps morts dans le bus, en marchant, entre les cours, ou même aux toilettes (ça remplacera le journal).
    Cependant, comme dit précédemment, inutile de perdre du temps à apprendre à écrire à la main les kanji. En effet, vous passerez le plus clair de votre temps à les écrire sur votre ordinateur, et il suffit alors d'utiliser le kanji qui convient parmi tous ceux affichés.

    Ensuite, quelque chose d'essentiel pour s'améliorer dans une langue, c'est d'être curieux. Donc cherchez du japonais sur internet, et traduisez le. Rikaichan (ou Rikaikun, si vous utilisez google chrome) sera votre meilleur ami, car il vous permettra d'obtenir instantanément la traduction et la prononciation des mots simplement en plaçant le curseur dessus.
    Surtout, n'abandonnez jamais. Plus vous buterez sur une phrase, plus vous aurez de chance de la retenir lorsque vous l'aurez enfin comprise. N'hésitez pas à utiliser google pour voir si certaines expressions sont correctes.

    Une méthode qui marche vraiment bien est de s'arrêter lorsqu'on regarde un anime et qu'une phrase nous intéresse. 
    Prenons un exemple. Vous vous souvenez du dialogue entre Taichi et Harada sensei, quand Taichi dit qu'il aurait beau  y consacrer toute sa jeunesse, il ne pourrait jamais vaincre Arata?
    A ce moment là, Harada Sensei lui livre des mots que j'ai trouvé vraiment forts : "Tu aurais beau y consacrer toute ta jeunesse que tu ne pourrais devenir plus fort qu'Arata? Matsuge-kun (son surnom)... Répète moi cela après l'y avoir consacrée !"

    Eh bien personnellement, dès que je vois une phrase qui m'intéresse, je m'empresse de la noter. Si vous avez du mal à recopier la phrase, ou n'êtes pas sûr, aidez-vous de Google pour trouver la phrase exactement (en la tapant en kanji/kana, évidemment).

    En l'occurrence, la phrase est : 青春全部賭けたって強くなれない?まつげ君...賭けてから言いなさい! (Seishun zembu kaketatte tsuyoku narenai? Matsuge-kun... Kakete kara iinasai !)

    Prenons juste la phrase "Répète moi cela après l'y avoir consacrée", en japonais "kakete kara iinasai". Grâce aux sous-titres de l'anime (enfin, dans ce cas, grâce à ma traduction), vous connaissez déjà le sens de la phrase. Ne reste plus alors qu'à la décortiquer. "iinasai" est le morceau le plus facile à traduire. C'est la forme impérative du verbe "dire". C'est donc pour ça que j'ai traduit par "répète moi cela". L'usage de "cela" vient du registre formel de la forme impérative "nasai". Le choix du verbe "répète" plutôt que "dis" vient du fait qu'en français, ça sonne mieux.
    Restent donc les mots "kakete kara", pour le sens "après l'y avoir consacrée". Le verbe "kakeru" signifie "miser", "parier", vous comprenez donc que le verbe "consacrer" que j'ai utilisé ici renvoie à "Kake". Là encore, je n'utilise pas la traduction basique (à savoir "miser"), car en français, on ne "mise" pas sa jeunesse, on la consacre à quelque chose.
    Vous comprenez donc que la forme "-te kara" est une expression grammaticale toute faite qu'il est important de comprendre. Dans ce cas, la meilleure chose à faire est de rechercher sur google le sens de cette forme grammaticale, et si ça n'aboutit pas, de demander à quelqu'un (moi par exemple, si vous ne connaissez personne d'autre). Vous apprendrez alors que la forme -te d'un verbe (pour info, la forme -te des verbes en japonais permet de créer tout un tas de formes grammaticales) signifie "après avoir xxx". Donc dans notre cas, "après avoir consacré".

    Le fait de passer autant de temps sur cette phrase vous permettra de la retenir, et avoir cherché vous même les informations en la décortiquant vous aidera énormément dans le travail de mémorisation. Le tout est donc de savoir quel sens donne chaque mot à la phrase, en vous aidant de la traduction.

    Restez dans cet état d'esprit chaque fois qu'une phrase vous interpellera, et vous ferez alors des progrès sans même vous en rendre compte !

    Gardez également cette même logique chaque fois que vous aurez besoin de traduire une phrase que vous avez du mal à comprendre. Décortiquez là, traduisez autant de mots que possible, et quand vous arrivez à une formule grammaticale que décidément, vous ne comprenez pas, demandez à quelqu'un de vous l'expliquer. Demander à l'inverse qu'on vous traduise directement la phrase ne vous aidera pas du tout à mémoriser les informations imporantes !

    Concernant la pratique orale, les anime, les films, ou encore la musique vous aideront beaucoup. N'oubliez pas cependant que dans les anime, et dans une moindre mesure dans les films, les dialogues manquent parfois de réalisme, et l'intonation est volontairement accentuée pour donner un effet plus dramatique. Inspirez-vous donc de la prononciation, mais faites attention à ne pas prendre le même ton.
    Garder ça à l'esprit tout en répétant à haute voix les répliques qui vous plaisent, vous aidera cependant beaucoup à prendre un accent japonais. Après tout, mieux vaut un accent japonais stéréotypé manga, plutôt qu'un accent bien français.


    Voilà, je pense avoir dit tout ce que j'avais à dire sur l'apprentissage du japonais. Evidemment, je ne prétends pas détenir la vérité absolue, mais je ne pense malgré tout pas me tromper, et vous avez au moins ma vision des choses.
    Ah, et bien sûr, une pratique quotidienne est fortement recommandée. "Etudier" n'est pas nécessaire. Mais il faut idéalement que tous les jours, vous ayez l'occasion de lire du japonais.
    Le reste dépend de vous !


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  • Pour rejoindre directement le site de Karuta France et obtenir plus d'informations sur l'activité du Karuta en France, et pour lire plus d'articles encore : http://www.karutafrance.ml/ 

    Et voici donc l'article qui vous servira de canne, afin de vous soutenir dans vos premier pas dans le monde du Karuta.

     

    Ou, formulé autrement, un guide pour que vous ayez bien en tête tout ce dont vous aurez besoin pour débuter le Karuta.

     

    Dans un RPG, on se met toujours full stuff avant le dernier boss

     

    Oui, j'aime bien utiliser des titres en rapport avec le sujet, mais qui paraissent un peu HS. Ici, je vais parler du matériel nécessaire pour jouer. Car en effet, la première crainte du néophyte, c'est de tout simplement ne pas avoir les moyens physiques de pratiquer : avouons que ce serait embêtant. Et cette crainte est compréhensible, puisqu'il n'est pas possible d'acheter le matériel nécessaire autre part qu'au Japon.
    Pourtant, cela ne devrait au final vous poser aucun problème. J'explique.
    Pour jouer au Karuta, vous avez besoin de deux choses seulement : les cartes de jeu, et les fichiers audio des poèmes afin de remplacer le lecteur. Mais avant de tout détailler, je vous invite à vous rendre sur ce 
    lien. Vous pourrez ainsi télécharger (légalement, pour ceux que ça inquièterait) tout ce dont vous aurez besoin pour jouer au Karuta. Maintenant, place aux explications ! 

    LES CARTES : 
    Les seules cartes dont vous aurez besoin pour jouer sont les torifuda (取り札, littérallement "cartes à prendre"). Ouvrez le fichier disponible sur le lien précédent, et ouvrez le dossier "Torifuda". Vous y trouverez 6 sous-dossiers, dans lesquels les cartes sont triées par ji-kimari (syllabes déterminantes). Si vous ne savez pas ce que cela signifie, je vous conseille de consulter mon article sur les 
    règles du Karuta. Ainsi, toutes les cartes du sous-dossier "3 ji-kimari" sont des cartes dont la 3e syllabe est déterminante. Cela vous servira plus tard pour réviser vos cartes.
    Mais ici, nous nous intéresserons plutôt au PDF "torifuda à imprimer". Celui-ci est un document réunissant toutes les cartes du jeu à la bonne taille (à condition de mettre l'ensemble à 100% si ce n'est pas le cas).
    Il vous suffira donc d'imprimer ces 7 pages, de découper les cartes, puis de les coller sur du papier rigide pour ainsi jouer au Karuta.
    Il faut savoir que les cartes en Karuta sont épaisses et solides. Par exemple, impossible de les voir s'envoler sur un coup de vent. De même, si vous les lâchez, elles tombent en ligne droite. Donc si vous en avez la possibilité, collez les cartes imprimées sur un support bien rigide. Evidemment, ce n'est pas grave si ce n'est pas exactement la même sensation que les véritables cartes, mais il reste mieux d'avoir un résultat proche de l'original. Cela dit, même avec du papier, vous pourrez déjà vous entraîner sur l'essentiel des aspects du Karuta.


    LA LECTURE :
    Il est évidemment indispensable de pouvoir faire lire les poèmes si l'on souhaite jouer au Karuta. Ici, c'est le programme 
    Wasuremoti qui va vous donner le sourire ! Grâce à ce programme, vous pourrez en effet jouer de manière aléatoire les 100 poèmes du Karuta, utilisez le mode "continuer automatiquement" pour des parties rapides, et même créer vos propres listes de lecture pour vous entraîner sur certains types de cartes uniquement (ou par exemple pour faire des parties avec moins de cartes). Le lien donné précédemment vous expliquera comment l'utiliser efficacement.
    Pour l'utiliser, vous devrez néanmoins disposer d'un ordinateur affichant le japonais. Si ce n'est pas le cas de base, profitez de ce 
    tutorial. Ensuite, vous devrez également faire en sorte que votre ordinateur reconnaisse le japonais dans les applications téléchargées. Ce tutorial
     vous expliquera la marche à suivre.
    Si malgré tout ça ne marche pas, je vous invite à me contacter, et je ferai en sorte que vous puissiez malgré tout avoir votre lecteur virtuel !

    UN SOL :
    Parce que sans sol, il est difficile de se mettre à genoux. Plus précisément, il vous faudrait un tapis suffisamment confortable pour ne pas vous esquinter les genoux, car vous allez rester longtemps dessus. Si vous en avez, je vous conseille d'utiliser des tapis de sport. Ces tapis mous mais pas trop qui font au moins 1cm d'épaisseur. Idéalement, il faut donc un tapis qui vous permettent de ne pas avoir trop mal aux genoux, mais qui ne plie pas non plus sous votre poids.

     

    ET LE JAPONAIS? PAS DE PROBLEME !!

     

    Je sais que bon nombre d'entre vous paniquent un peu à l'idée de commencer le Karuta du fait qu'ils ne maîtrisent pas suffisamment le japonais, et que cela constituerait donc un handicap infranchissable. Sauf que non, ce sont des préjugés ! Parler japonais n'est absolument pas une condition nécessaire pour apprendre le Karuta. Cela peut vous aider un peu au début, mais si vous ne parlez pas un mot de japonais, l'handicap se fera de plus en plus faible avec le temps, et ira jusqu'à disparaître au bout de quelques mois d'entraînement.
    Concrètement, quelles sont les connaissances indispensables, puis lesquelles sont simplement utiles?

    Connaissances indispensables :

    Hiragana : C'est le seul élément vraiment indispensable, mais par chance, il n'est pas bien difficile à acquérir. Les poèmes du Karuta sont tous écrits en hiragana. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, la langue japonaise fonctionne sur 3 types d'écriture : les Kanji (idéogrammes), les katakana et les hiragana, ces deux derniers étant des syllabaires. Lorsqu'on souhaite apprendre le japonais, la première chose que l'on doit faire, c'est apprendre ces hiragana, car techniquement, si on les connait tous, on "peut" écrire japonais. En effet, les enfants à l'école primaire commencent par écrire uniquement en usant de ces hiragana, et certains jeux-vidéos pour jeune public sont d'ailleurs composés exclusivement d'hiragana. Notez que si j'utilise le mot "syllabaire", c'est parce que le japonais ne fonctionne pas par lettres mais par syllabes. 
    Toutefois, je ne rentrerai pas plus dans les détails concernant l'apprentissage même des hiragana et leur rôle dans la langue japonaise. Je vous invite plutôt à consulter
    cette page, qui vous guidera dans vos premiers pas.
    Seuls les hiragana étant utilisés en Karuta, c'est donc la seule connaissance linguistique réellement nécessaire à la pratique du sport. Néanmoins, une connaissance vague des hiragana sera insuffisante. Vous devez idéalement atteindre un niveau vous permettant de comprendre le kana sans réfléchir. Si vous n'y parvenez pas, vous pourrez malgré tout jouer, mais vous gaspillerez du temps consacré à la mémorisation simplement en cherchant la lecture des kana. En revanche, si vous comptez également apprendre le japonais en parallèle, le Karuta vous aidera alors énormément, car la vitesse de lecture des kana est essentielle si vous souhaitez lire naturellement du japonais.

    La prononciation : Vous vous y ferez évidemment avec le temps, mais cela reste un élément essentiel à la pratique du Karuta. En effet, si vous n'êtes pas habitués à distinguer les sons comme il le faut, il sera parfois difficile de prendre certaines cartes.
    Par exemple, il existe un poème commençant par "hoto", et un autre par "oto". Si vous n'êtes pas capable de bien distinguer le "ho" du "o", vous pourriez donc faire des fautes.
    Connaître la prononciation en japonais est donc également indispensable. Pour ce faire, vous pouvez commencer par consulter la page donnée précédemment, elle vous renseignera suffisamment.
    Pour le reste, ça viendra naturellement à force de jouer au Karuta. Si vous avez l'habitude de regarder des anime en VO, cela devrait également vous aider considérablement, donc n'hésitez pas à faire plus attention que d'habitude à la façon dont les personnages parlent.


    Connaissances utiles :

    La compréhension généraleC'est probablement ce qui inquiètera le plus. Je détaillerai en profondeur cet aspect dans un prochain article, mais commençons par vous rassurer : la pratique du Karuta est tout à fait possible sans comprendre un traître mot de japonais. En effet, les poèmes japonais sont écrits dans un japonais ancien, difficilement compréhensible pour les Japonais eux-mêmes. J'ai fait le test, et la majorité des étudiants de Kôbe Daigaku (une université pourtant réputée) sont incapables d'en comprendre le sens.
    Bref, si vous ne parlez pas japonais, et n'avez pas l'intention de l'apprendre, soyez rassurés, vous pourrez faire sans !
    Cela dit, si vous décidez de l'apprendre, cela pourra malgré tout vous être utile au début. En effet, lorsque vous devrez mémoriser les cartes (encore une fois, je détaillerai tout ceci dans un prochain article), comprendre certains mots, même sans comprendre la phrase, pourra vous aider à créer des liens. Cela vous simplifiera donc sensiblement la tâche au début, lorsque vous devrez tout mémoriser, mais par la suite, cela ne changera plus rien.

    Pour être exact, comprendre le japonais n'est pas nécessaire parce que j'ai appris les règles pour vous, et que je vais tout vous expliquer. Dans mon cas, j'aurais bien été incapable d'apprendre le Karuta sans la maîtrise de la langue, car j'ai évidemment dû consulter plusieurs sites internet et poser des questions à mes sempai pour comprendre le fonctionnement du sport.



    FINALEMENT, PAR OU COMMENCER?

     

    Et pour terminer cet article, voici les différentes étapes par lesquelles je vous conseille de passer afin de bien débuter. Certaines étapes vous apparaîtront peut-être étrange du fait que je n'en ai jamais parlé, mais j'expliquerai tout en temps voulu.

    1/ Mettre à jour votre ordinateur, de sorte qu'il puisse lire le japonais.

    2/ Apprendre les règles du Karuta.

    3/ Apprendre les hiragana, et s'assurer d'avoir bien assimilé la prononciation japonaise.

    4/ Télécharger les fichiers donnés sur ce lien.

    5/ Mémoriser les 100 cartes du Karuta (l'étape la plus importante).

    6/ Faire une ou deux parties d'essai.

    7/ Définir l'emplacement de ses cartes.


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  • Pour des articles plus complets et à jour, venez directement consulter le site de l'association Karuta France :  http://www.karutafrance.ml/

     

    Qu'est-ce que le Karuta? Question essentielle qu'il est impératif de détailler au maximum pour que toute personne comprenne le cadre de cette activité. Les stratégies viendront nécessairement après.

     

    Pour une explication sous forme de résumé, je vous invite à visiter la page de la team Vocamiku. Mais si vous voulez vraiment tout savoir, c'est ici !

    Le Karuta, c'est un sport/jeu traditionnel japonais utilisant le recueil de 100 poèmes Hyakunin isshu (百人一首) comme base. Chacun de ces 100 poèmes sera inscrit sur une carte, et ces 100 cartes seront alors utilisées comme support de jeu.
    Seulement, pas question ici de jouer avec les cartes comme on jouerait au Poker ou à Yu-gi-oh.

    Les règles sont simples. Chaque poème est divisé en deux parties. La première ne sera inscrite que sur la carte du lecteur (読み札), ce dernier étant une personne tierce à la partie chargée uniquement de lire chacun des 100 poèmes. La deuxième partie du poème sera pour sa part inscrite sur la carte de jeu (取り札).
    Le but du jeu est alors de récupérer la carte sur laquelle est inscrite la deuxième partie du poème qu'est en train de lire le lecteur. Il faut par conséquent être capable de rattacher la deuxième partie avec la première partie de chaque poème.

     

    LES SYLLABES DETERMINANTES

     

    Prenons pour exemple la carte "Chiha", la plus connue aujourd'hui du Karuta. Le poème se découpe ainsi :
    "Chihayaburu   Kamiyo mo kikazu   Tatsutagawa ///////  Karakurenai ni    Mizu kukuru    To wa"

     

     

    tori_017
    Carte de jeu Chiha

     

    En entendant la première partie (ici en blanc cassé), vous devrez être capable de reconnaître la deuxième partie (ici en bleu), et ainsi de prendre la carte associée.

    Comme vous vous en doutez, il n'est pas nécessaire d'attendre la fin du poème pour reconnaître la carte que l'on doit récupérer. Avec un minimum d'expérience, cela prendra moins d'une seconde. Toute la question est alors de savoir "quand on peut récupérer une carte".

    Et pour le savoir, il faut connaître les syllabes déterminantes (字決まり), qu'on peut presque considérer comme des noms.
    Qu'est-ce donc? Eh bien c'est le nombre de syllabes qu'il est nécessaire d'entendre avant d'être sûr et certain du nom du poème qui est en train d'être lu.
    Prenons pour exemple les cartes Chigirio et Chigiriki. Le lecteur aura beau lire "Chigiri", vous n'aurez aucun moyen de savoir laquelle des deux cartes est en train d'être lue. En effet, vous ne pourrez pas reconnaître le poème en question avant d'avoir entendu la 4e syllabe, puisque les 3 premières sont identiques. Dans ce cas, on dit donc de ces deux poèmes que leur 4e syllabe est déterminante (4字決まり). Autrement dit, une carte dont la 3e syllabe est déterminante aura au moins une carte dont les deux premières syllabes sont identiques.
    Savoir quelle est la syllabe déterminante de chaque carte est donc essentiel.
    Notez qu'on dit de deux cartes commençant par les mêmes syllabes qu'elles sont jumelles.

    Toutefois, ces syllabes déterminantes évoluent au fur et à mesure de la partie. Reprenons les exemples utilisés jusqu'à maintenant : Chiha, Chigirio et Chigiriki. Ces trois cartes sont les seules à commencer par la syllabe "Chi". Par conséquent, si vous entendez "Chi", vous saurez que c'est une de ces 3 cartes qui est en train d'être lue, puis si vous entendez "Chigi", vous saurez que c'est une des deux dernières qui est en train d'être lue, "Chiha" devenant alors hors course.
    Maintenant, imaginons que Chiha et Chigirio aient déjà été lues. Que se passera-t-il si jamais la carte Chigiriki est lue? Eh bien vous pourrez la reconnaître au son "Chi", puisqu'elle sera la seule carte restante commençant par cette syllabe.
    En plus de savoir quelle est la syllabe déterminante de chacune des cartes, il sera donc vital de connaître les cartes commençant par la même syllabe, afin de savoir si toutes ces cartes ont été lues, auquel cas vous pourrez alors déterminer le nom de votre carte bien plus rapidement.

    Précisons quelque chose d'important, afin de faire cesser les éventuelles crises de confiance : il n'est absolument pas nécessaire d'apprendre l'intégralité des poèmes. Pour reprendre l'exemple plus haut, avec la carte Chiha, il vous suffira par exemple de savoir que la carte commençant par "Karakurenai" est la carte Chiha, et ainsi de ne plus voir en elle que ces deux syllabes. Formulé autrement, si vous placez cette carte sur votre coin droit, vous ne devrez plus vous dire "Karakurenai ni mizu kukuru to wa est sur mon coin droit", mais plutôt "Chiha est sur mon coin droit".

     

    L'EMPLACEMENT DES CARTES
     

     

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    Voyons maintenant comment débute le match.
    Après s'être mutuellement salué, les deux joueurs poseront les 100 cartes face cachée devant eux, et mélangeront l'ensemble, avant d'en prendre chacun 25. A la suite de quoi les deux joueurs disposeront sur leur terrain leurs 25 cartes de la façon dont ils le souhaitent, en respectant des règles fixes : 87 cm maximum doivent séparer les cartes les plus à gauche et les plus à droite, 1cm doit séparer chaque ligne, et 3cm doivent séparer leurs terrains respectifs.
    Pour le reste, tout sera fait selon le choix du joueur. Lorsqu'on débute en Karuta, il est essentiel de déterminer par avance où l'on disposera ses cartes sur son propre terrain. Ici, ça se fera selon le ressenti de chaque joueur, certains visualiseront mieux Chiha à droite, alors que d'autres la visualiseront mieux à gauche, certains mieux en haut, d'autres mieux en bas ou encore au milieu. Bref, tout est une affaire de ressenti. Il existe tout un tas de subtilités que vous devrez garder en tête avant de déterminer ces dispositions, et si j'écrirai un article pour détailler tout ceci en profondeur, voici quelques exemples pour vous donner un aperçu de la richesse de cet aspect : séparer des cartes jumelles pour rendre leur prise plus difficle pour l'adversaire, ou au contraire les coller pour être sûr de les prendre rapidement si l'on est confiant (Chigiriki et chigirio séparées ne pourront être prises que sur leur 4e syllabe, mais si elles sont collées, on saura alors sur le son "Chigi" qu'on peut viser les deux), placer les cartes à une syllabe déterminante près de soi pour être sûr de les prendre le plus vite possible (comme une seule syllabe est nécessaire pour les reconnaître, il n'y aura pas de temps mort avant d'aller les récupérer), ou encore placer les cartes très longues proche de soi afin de les protéger (là encore, j'expliquerai ceci dans un autre article).
    Ce sera à vous de déterminer tout ceci, en fonction de vos forces, de vos faiblesses, et de votre personnalité. C'est là un point très intéressant du Karuta : il vous oblige à réfléchir sur vous-même, afin de mieux comprendre quelle forme doit prendre votre jeu. Ici, pas question d'appliquer des stratégies apprises dans un livre, ou enseignées par vos aînés : vous ne ferez que recevoir des conseils, et devrez par vous-même ouvrir votre voie.

     
    Notons enfin qu'à tout moment au cours de la partie, il sera possible de changer de place vos cartes, à condition de le préciser à votre adversaire (pour ceux qui regardent Chihayafuru, l'acte de Taichi au tout début, qui change sans le dire l'emplacement des cartes, était donc une véritable faute). Là encore, cela amène à de nombreuses stratégies possibles, qui seront ou non suivies en fonction de votre personnalité, de vos qualités, défauts, et de ceux de votre adversaire. Mais je détaillerai à nouveau ces aspects dans un autre article.
     
     
     
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    Une fois les cartes disposées, vous disposerez de 15 minutes pour mémoriser (暗記時間) cet ensemble de 50 cartes. au bout de 13 minutes, on vous signalera que vous pouvez dorénavant bouger librement (par le message 2分前です, à savoir "2 minutes avant la fin"). Cela signifique que vous pouvez simuler la prise des cartes. Cela peut-être utile pour visualiser la façon dont vous prendrez les cartes ("si Chigi est lue, est-ce que je protège mon Chigirio, ou est-ce que j'attaque le Chigiriki de l'adversaire?", par exemple), mais aussi pour libérer votre tension. Une manière de s'échauffer avant le match, donc.
    Une fois les 15 minutes achevées, vous saluerez votre adversaire puis le lecteur. Commencera alors enfin le match.
     
     
    COMMENT PRENDRE LES CARTES?
     
     
    Comme précisé plus tôt, le lecteur lira successivement les 100 poèmes Hyakunin Isshu. Cela signifie par conséquent qu'il lira également les 50 cartes absentes du jeu : on les appellera les cartes mortes (空札). Si seule Chigirio est sur le terrain, il faudra donc faire attention à ne pas la prendre si Chigiriki est lue, car cette dernière serait alors une carte morte.
     
    Et justement, parlons-en de ces prises de cartes, car elles sont plus complexes qu'elles n'y paraissent, et pourront surprendre plus d'une personne !
    Déjà, une précision importante, bien qu'évidente pour certains : la victoire revient à celui qui n'a plus une seule carte sur son terrain.
    L'objectif est de toucher la carte dont le poème est en train d'être lue... mais cela ne signifie pas qu'il est interdit de toucher d'autres cartes ! En effet, tant que vous touchez la bonne carte, peu importe combien de cartes vous aurez touchées avant ou après, elle sera vôtre ! Ainsi, si la carte "Chiha" est lue et que vous touchez les 50 cartes en jeu, dont Chiha, elle sera vôtre.
    Vous vous souvenez de ce que je disais plus tôt, à propos de la stratégie consistant à coller ses cartes jumelles? Eh bien c'est justement pour profiter de cette règle. Séparez Chigirio, Chigiriki et Chiha, et vous devrez alors attendre 2 à 4 syllabes avant de pouvoir reconnaître la carte en train d'être lue. Au contraire, collez les, et vous pourrez alors projeter les trois en même temps simplement en entendant le son "Chi", puisque vous saurez que toutes les cartes commençant par cette syllabe se trouve au même endroit.

    Trop facile? Pas tant que ça en fait. Car les fautes (お手付き) seront là pour compliquer les choses. En effet, chaque fois que vous toucherez une carte du mauvais côté, vous commettrez une faute.
    Imaginons par exemple que Chiha soit de votre côté. Si vous touchez une carte du côté adverse, vous aurez alors commis une faute. En d'autres termes, pour ne pas commettre de faute, vous devrez impérativement toucher uniquement des cartes du côté dont la carte est lue (par côté, j'entends donc son propre côté, et celui de l'adversaire. La gauche et la droite n'influent pas).

    Et qu'est-ce que c'est, au juste, une faute?
    Eh bien ça signifie que si vous en commettez une, votre adversaire pourra vous donner la carte de son choix. Par conséquent, non seulement votre adversaire aura une carte en moins à récupérer de son côté pour gagner, mais vous devrez en plus en récupérer une de plus du vôtre. C'est donc une perte de deux cartes pour vous. Et c'est pourquoi les fautes doivent être évitées à tout prix.

    Autre conséquence : si vous touchez une carte alors qu'une carte morte est en train d'être lue, vous ferez forcément une faute. Il faudra alors mettre vos réflexes à rude épreuve pour vous arrêter en pleine "course".
    Et pire encore : si par malheur vous touchez une carte de votre adversaire et une de votre côté, vous commettrez une double faute, et votre adversaire vous donnera alors deux cartes.

    Pour en terminer avec les "dons de cartes", vous pourrez donner l'une de vos cartes à votre adversaire à chaque fois que vous parviendrez à prendre l'une des siennes.
    Dans les cas où il serait difficile de déterminer qui a touché la carte en premier, les deux joueurs devront en discuter, et en cas d'égalité, c'est au joueur "défenseur" que reviendra la carte.


     
    LES REGLES DE POLITESSE

    Parce que le Japon est un pays pétri de règles, il convient de savoir quels sont les impairs à ne pas commettre.
    Concernant les saluts, vous devrez saluer votre adversaire une fois avant la distribution des cartes, puis vous le saluerez avec le lecteur au début du match, et enfin vous ferez de même à la fin du match. A chaque salut, vous devrez également dire よろしくお願いします (parfois abrégé en お願いします. "Yoroshiku onegai shimasu" est une expression passe-partout signifiant ici "bonne partie" face au joueur, et remerciant par avance le lecteur), sauf à la fin, où vous devrez dire, que vous ayez gagné ou perdu, ありがとうございました (arigatô gozaimashita = merci beaucoup)

     
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    Concernant la position à adopter, un petit point à faire remarquer, bien que ce ne soit pas en rapport avec les règles de politesse : si vous êtes droitier, il est conseillé au moment de prendre position de placer son genou gauche légèrement en avant par rapport à son genou droit. La main gauche sera alors posée sur le coin gauche, juste devant la carte placée sur ce coin, et la main droite sera placée au centre, le dos du bout des doigts posé sur le tatami, en faisant attention à ne pas dépasser la ligne où se trouvent les premières cartes.

    Revenons en aux politesses. Lors des pauses, vous pourrez prendre vos aises et ne plus vous mettre sur vos genoux, mais ça ne signifie pas que tout est autorisé. Globalement, il est déconseillé de montrer vos pieds faces à l'adversaire. On préférera une position en tailleur, ou avec les jambes sur le côté.
    Un exemple de pose à ne pas prendre :

     
     
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    Il conviendra également de toujours lever la main pour signaler au lecteur qu'il doit attendre avant de reprendre la lecture. La répartition fonctionne ainsi : lorsque vous donnez une carte à votre adversaire (parce qu'il a commis une faute, ou parce que vous lui avez pris une carte), vous devrez lever la main jusqu'à ce qu'il ait terminé de disposer la carte.
    Lorsque votre adversaire vous signale qu'il va bouger une carte (comme dit auparavant, cela peut être fait n'importe quand, à condition de le signaler, si possible en précisant le nom de la carte), ce sera à vous de lever la main, et il sera également de coutume de lui signaler que vous avez bien compris qu'il a déplacé sa carte (un simple はい/hai suffira). Enfin, lorsqu'un joueur balaie des cartes et doit alors aller les chercher, c'est au joueur qui attend de lever la main. Dans le cas où la lecture commencerait malgré tout, il conviendra alors de claquer des mains et de s'excuser (un すみません/sumimasen fait souvent l'affaire).

    Notez que chaque fois que vous quitterez votre position assise, par exemple pour vous dégourdir les jambes, pour prendre du recul, ou tout simplement pour sortir un peu durant le temps de mémorisation (vous pouvez en faire ce que vous voulez, donc libre à vous d'aller lire un manga de Chihayafuru durant ces 15 minutes si ça peut vous aider), vous devrez dire à votre adversaire 失礼します ("shitsurei shimasu" = Veuillez m'excuser), puis au moment de revenir à votre position assise, 失礼しました (même sens, mais à la forme passée). Inutile de le dire cependant lorsque vous vous levez pour aller récupérer des cartes, bien que certains joueurs très polis le font.
    Il m'est déjà arrivé également de jouer contre une lycéenne me disant お願いします à chaque fois qu'elle me donnait une carte, mais cela reste anecdotique.

    Voila, vous savez maintenant tout ce qu'il est nécessaire de savoir pour jouer au Karuta. Bien entendu, il reste plusieurs étapes essentielles, comme apprendre à identifier les cartes, ou encore apprendre à bien positionner ses cartes, mais chaque chose en son temps. Comprendre toutes les règles du Karuta sera déjà un premier pas plus qu'important !

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