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Par Seigi le 21 Avril 2012 à 15:28
Comme précisé dans mon précédent article, je vais maintenant vous donner quelques conseils pour mémoriser les syllabes déterminantes de certains poèmes. Pourquoi juste certains? Parce que j'en ai appris certains par coeur (ce qui ne vous aidera pas beaucoup), et parce que pour d'autres, ma logique de mémorisation est trop tordue pour que quelqu'un d'autre que moi parvienne à en tirer quelque chose. Vous verrez que déjà, parfois, avec les exemples que je vous donnerai, je vais chercher assez loin.
Je l'ai déjà expliqué dans mon précédent article, mais l'essentiel est que vous trouviez votre propre technique. Regardez les conseils qui suivent uniquement à titre de référence. S'ils vous conviennent, alors c'est l'essentiel, mais dans le cas contraire, n'hésitez pas à en chercher par vous même !
J'en profite également pour détailler une autre méthode de mémorisation, pour ceux qui n'y auraient pas pensé avant. Quand je parlais d'apprendre par coeur une carte, je n'entendais pas forcément "apprendre l'intégralité de la carte". Vous pouvez vous contenter de répéter par exemple les trois premières syllabes d'une carte, suivies du nom de cette carte, afin d'associer le point de repère et le nom. Pas besoin d'avoir un sens qui rattache les deux, la sonorité peut suffire.
Bref, commençons dès maintenant ! Pour plus de clarté, j'encadrerai en rouge les caractères qui seront utiles pour la mémorisation.
AKELes caractères encadrés se lisent RA KE. Enlevez le "R", et ça vous donne "AKE".ASHIDeux moyens ici. En prenant les deux derniers caractères du cadre rouge, vous obtenez "KA SHI". Enlevez le "K", et ça vous donne "ASHI". Personnellement, je l'ai retenu en jouant sur les mots. "nagai", en japonais, signifie "long". Donc en voyant "NAKA" (sachant que "ka" peut se prononcer "ga" en ancien japonais), je pensais à de longues jambes, "ASHI" signifiant jambes. Bon, c'est ma logique, mais ça vous donne une idée des liens qu'on peut créer.CHIHALe célèbre "Chiha". Perso je l'ai appris par coeur, donc en voyant "Karakurenai" je savais déjà que c'était Chiha. Pour info, le caractère encadré en rouge se lit "wi", mais se prononce "i". Cette carte est la seule à inclure ce caractère, aujourd'hui absolument désuet, ce qui vous permettra de la retenir facilement.FULe poème commence par "FUKU", ce qui signifie en japonais "souffler", comme le vent ou la tempête qui souffle. Or, ARASHI, les caractères encadrés en rouge, signifie la tempête. Dans le pire des cas, au milieu à gauche, vous avez le caractère "FU" pour vous en rappeler.HISACelui-ci, j'ai dû pas mal chercher pour trouver une astuce qui marcherait, bien que j'ai immédiatement trouvé le point de repère. SHITSUKO, les caractères encadrés en rouge, me rappelaient le mot "SHITSUKOI", à savoir "emmerdant", "collant", "agaçant". J'ai donc cherché un un "HISA" qui soit emmerdant. Et je me suis rappelé que dans le manga REAL de Inoue Takehiko, l'un des personnages principaux s'appelle "Hisanobu", et a la particularité d'être incroyablement agaçant. J'ai donc associé "Hisa" et "Shitsuko".INICelui-ci est facile. Les deux caractères encadrés se lisent "NINI". Enlevez le premier "N", et vous obtenez "INI".KIRILes deux premiers caractères du cadre se lisent KORO. Les deux consonnes sont donc les mêmes que pour KIRI. Et comme à gauche, les deux caractères se lisent SHIKI, on a cette fois-ci les deux voyelles qui marchent avec KIRI. Il existe d'autres cartes commençant par KORO, mais celle-ci elle la seule à avoir deux syllabes à sa gauche se terminant par la voyelle "I".KOIEn fait, celui-ci je viens de le trouver en essayant d'en imaginer plus facile que celui un peu plus compliqué que j'utilisais. Il faut savoir qu'en ancien japonais, le "HI", à savoir le caractère encadré du bas, peut se lire également "I". Et ici, c'est le cas. Il suffit donc de prendre le premier caractère encadré, "KO", le deuxième, "I", et vous obtenez "KOI".MECelui-ci est corsé, et je vous conseille de l'apprendre "par coeur". Toutefois, si ça peut vous aider, voici un autre moyen : KAKURE, les caractères encadrés, peut faire référence au verbe "KAKURERU", "se cacher". "ME", ce sont les yeux. Donc qu'est-ce qu'on cache? --> les yeux. Une association d'idée, encore une fois.MICHILes caractères encadrés se lisent "MISHI". Il vous suffit donc de remplacer le S par un C et c'est bon. N'oubliez pas que MICHI se prononce en réalité MITCHI en japonais.MISEAssociation d'idées. En voyant les caractères encadrés, KARE, je pensais au KAREー, le curry. Et MISE, le nom de cette carte, peut signifier "restaurant". Je m'imaginais donc un restaurant de curry.MIYOIci, c'est une petite "histoire" que je me suis inventée. MIYO peut être une forme impérative du verbe voir, plutôt ancienne, et très très peu utilisée aujourd'hui. FURUSATO, encadré en rouge, c'est la ville natale. SA, le dernier caractère encadré, c'est une manière de mettre de l'emphase dans sa phrase. Donc je m'imaginais quelqu'un qui rentrait d'un long voyage, et qui, arrivant dans sa ville natale, disait à son camarade : "Miyo ! Furusato sa !" --> "Vois ! Telle est ma ville natale !"SELà encore, le caractère encadré est un caractère aujourd'hui désuet, se lisant "we", et se prononçant "e". "SE" n'est pas la seule carte à l'avoir inscrit, mais c'est la seule à l'avoir en haut au milieu. Cela reste donc un moyen assez sûr de le retenir.SHINOCelui-ci est facile. Prenez les deux premiers caractères, MONO. Maintenant, enlevez les deux petites barres horizontales du caractère MO (も) et vous obtenez... le caractère SHI (し). Et là, vous verrez dans le cadre "SHINO".SHIRALogique très proche de SHINO, et ça tombe bien, car ça vous aidera à mieux le mémoriser. Prenez le premier caractère, TSU (つ). Maintenant, retournez le sur lui-même, et inclinez le un peu. Vous verrez alors le caractère SHI (し). Et grâce au deuxième caractère, vous aurez alors votre nom, SHIRA.TAGOJ'ai été agréablement surpris de constater, en regardant Chihayafuru, que Kana-chan avait mémorisé cette carte de la même façon que moi. TAGO (no ura), c'est une baie de laquelle on peut voir le mont Fuji. Si vous parvenez à rattacher l'image du mont Fuji à TAGO, vous pourrez alors retenir facilement cette carte, puisque les deux caractères encadrés se lisent FUJI.TAKADescendre aussi bas dans la carte n'est peut-être pas toujours pratique pour retrouver rapidement votre point de repère, mais les deux caractères se lisent "TAKA", ce qui est plutôt pratique.TSUKILes deux caractères encadrés se lisent TSUKI, donc voici encore une carte facile à mémoriser.TSUKUCelui-ci est plus compliqué. Les deux caractères se lisent "SOTSU". Seul le "TSU" est donc commun avec "TSUKU". Personnellement, en voyant "SOTSU", je visualisais immédiatement "USOTSUKU", qui signifie "mentir". Or, USOTSUKU se termine justement par "TSUKU", le nom de la carte. Le tout est donc de penser à "usotsuku" lorsqu'on voit "(u)sotsu(ku)".YASUDeux manières un peu tirées par les cheveux de le mémoriser. YASU peut signifier "bon marché" en japonais. Les deux premiers caractères, si on les lit de bas en haut, se prononcent "TAKA". Et "TAKA" peut signifier "cher", à savoir le contraire de "bon marché". La deuxième façon serait de fonctionner par association d'idées. Les deux autres caractères du cadre se lisent "FUKU", à savoir "vêtements". Pensez donc à des "vêtements bon marchés", et vous avez YASU.YOWOIl existe quelques cartes commençant par "YO", et notamment plusieurs suivies de "WO". La carte YOWO, ironiquement, est la seule carte commençant par "YO" mais n'étant pas suivie par "WO" (alors que c'est son nom). Il vous suffit donc de vous dire que quand "YO" n'est pas suivi de "WO" (mais de "NI), c'est la carte "YOWO".YURAComme expliqué dans l'article précédent, si vous lisez de droite à gauche, vous obtenez YURA.YUU"YUU", c'est le début de "YUUREI", le fantôme. Or, les fantômes, au Japon, sont représentés sans jambes. Et comme "ASHI", les deux caractères encadrés, signifie "jambes", vous tenez votre fantôme sans jambes.
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Par Seigi le 13 Avril 2012 à 17:15
L'objectif de cette section étant de proposer des tutoriels permettant d'aborder plus facilement le Karuta, mon approche sur l'apprentissage du japonais restera globalement superficielle. Pas question ici de vous enseigner le japonais. Je vous donnerai simplement des conseils.
Je tiens avant tout à préciser que je suis un pur produit d'autodidaxie. J'ai appris l'essentiel de mon japonais par mes propres moyens, en réfléchissant sans cesse à la façon dont je pourrais progresser. J'ai commencé sur un coup de tête quand j'étais en fin de lycée, car j'avais envie de changer d'air, et j'avais donc envie d'essayer d'aller au Japon. D'où mon envie de pouvoir m'exprimer un peu d'ici là. Bref, ma motivation était plutôt faible au début, mais je me suis pris de passion pour la langue, et aujourd'hui, j'ai le niveau pour suivre des cours de droit en japonais. Donc n'allez surtout pas vous dire que c'est impossible. Tout est une question de motivation.Vous avez globalement trois manières d'apprendre le japonais sans tout miser dessus (je zappe donc d'emblée les étudiants en japonais, qui suivront le programme qu'on leur demande de suivre). L'autodidaxie via internet, via les livres, et enfin les cours particuliers.
Commençons dans le désordre, du moins efficace au plus efficace selon moi.
VIA INTERNET
Un nombre important de méthodes d'apprentissages fleurissent sur le net, mais je déconseille à toute personne motivée de s'investir dessus. Elles vont généralement peu dans les détails, et le niveau des personnes les rédigeant n'est pas toujours exceptionnel, quand il n'est pas proche du niveau débutant.
Je n'ai pas non plus passé des mois à aller de sites en sites pour trouver la perle rare, donc peut-être y a-t-il de très bons sites cachés, mais j'en doute, car cela représente énormément de travail, et un support papier simplifie énormément la tâche pour un tel projet. En revanche, il existe des sites très bien construits, non pas pour vous enseigner le japonais, mais pour vous enseigner certaines nuances du japonais. Je vous conseille sincèrement de visiter le site de Robert Patrick, qui explique extrêmement bien, et avec énormément d'humour, des nuances essentielles de la langue japonaise. Ce n'est pas un site que je conseille aux parfaits débutants, mais dès que vous aurez une vision globale de la langue japonaise (disons après 1 ou 2 mois d'études relativement sérieuses), décortiquez tous ses articles ! Notez qu'il utilise parfois des exemples un peu osés, et des images +18 pour illustrer ses articles, d'où l'avertissement à l'ouverture du lien.PAR COURS PARTICULIERS
Soyons clair : le cours particulier ne va évidemment pas vous déservir. En revanche, ce qu'il faut savoir, c'est que vous n'êtes pas du tout assuré de faire des progrès rapides. Plusieurs raisons à cela.
La première, c'est que les professeurs particuliers sont rarement qualifiés. Vous en aurez deux types : la prof japonaise (car ce sont toujours des femmes) et l'étudiant en japonais.
La première a la particularité de te faire croire que tu t'améliores, alors qu'en fait, pas tant que ça. Pourquoi? Parce qu'elle est toujours gentille, et l'ambiance est toujours là (ou presque). En plus, tu te dis que c'est une native, donc qu'elle va forcément t'aider à faire des progrès. Donc effectivement, d'un point de vue oral, ça va pas mal t'aider. Pas plus que si tu as des amis japonais à qui parler cela dit.
Mais sinon, réfléchissez de façon inversée. Vous êtes Français. Si je vous dis, là, comme ça, d'expliquer de manière simple dans quels cas il faut utiliser le subjonctif, ou encore quel est le sens de la particule "que", vous y arriveriez? Non, car pour nous c'est une évidence. Mais on ne peut pas se contenter de dire à un débutant "retiens le car c'est comme ça". Il faut une explication pour comprendre. Eh bien le professeur japonais sera souvent confronté à ce type de difficultés. Et sans oublier ses difficultés à s'exprimer dans une langue qu'elle ne maîtrise pas à la perfection.Restent donc les étudiants. Là, c'est très délicat. Je vais parler de manière très directe, mais il faut savoir que le débutant n'aura aucun moyen de faire la différence entre un étudiant correct et un très bon étudiant. Conséquence, n'importe qui peut faire croire qu'il est qualifié. Or, contrairement à un étudiant Sciences Po par exemple, qui travaille tellement de domaines différents en profondeur qu'il peut enseigner n'importe quoi comme il faut (vu qu'il aura généralement une très bonne approche de la dissertation), l'étudiant en japonais ne peut enseigner QUE le japonais. La compétition est donc rude pour l'étudiant qui veut gagner de l'argent, et c'est pourquoi certaines personnes font le choix d'enseigner alors qu'elles n'en ont objectivement pas le niveau.
Mais admettons. Le niveau, ce n'est pas tout (même si en revanche, enseigner le japonais quand on a un accent parfaitement français, c'est moyen). Sans avoir un niveau exceptionnel, on peut toujours enseigner ce qu'on a appris jusqu'à maintenant, si on le maîtrise comme il faut.
Le problème selon moi vient du fait que l'étudiant universitaire n'a souvent pas eu d'efforts personnels à fournir (les meilleurs étant ceux qui en fournissent, mais ils sont minoritaires). Il a suivi une méthode qu'on lui a imposée, méthode qui marche d'ailleurs, mais qui prend du temps et qui demande de l'investissement. Or, le cours particulier pour une langue repose en fait sur un apprentissage autodidacte guidé. En d'autres termes, vous expliquez à votre élève ce qu'il devra faire en votre absence pour s'améliorer et lors de votre rencontre suivante, après vous être assuré qu'il a bien tout compris, vous lui expliquez les nuances complexes.
C'est pourquoi pour être prof particulier, il est en réalité important d'avoir soi-même suivi un apprentissage en autodidacte, car sinon, il sera impossible d'expliquer à l'élève ce qu'il convient de faire. L'étudiant autodidacte et l'étudiant ayant réellement suivi des cours de méthodologie, avec une parfaite compréhension de la grammaire japonaise sont les deux seuls modèles qui, selon moi, permettront réellement de faire des progrès significatifs. Evidemment, un étudiant avec un excellent niveau en japonais pourra tout à fait remplir ce rôle également, mais n'allez surtout pas partir du principe qu'un étudiant, parce qu'il est niveau M2, aura un excellent niveau.
Si par contacts interposés vous pouvez trouver une telle personne, n'hésitez pas, et si vous avez beaucoup d'argent à dépenser, au pire, vous ne perdrez rien, mais dans le cas contraire, gardez votre argent pour d'autres activités utiles (comme vous acheter un Kimono afin de participer à vos futurs matchs de Karuta en section A kyuu).Notons enfin qu'il existe des cours semi-particuliers, que je déconseille, car pour des raisons évidentes, le niveau sera toujours ajusté en fonction du moins bon élève. Car un élève qui n'arrive plus à suivre, c'est un élève qui abandonne rapidement. Si vous n'avez pas le temps de bosser à côté (par exemple si vous avez un boulot et peu de temps à investir), alors ça peut être une bonne idée, mais si vous êtes relativement libres, vous vous retrouverez rapidement à dépasser le niveau de votre cours.
VIA LES LIVRES
Et on peut enfin passer à ce que j'estime être le meilleur moyen de progresser en japonais : utiliser le support papier. C'est clairement la meilleure manière d'acquérir toutes les connaissances grammaticales nécessaires, car vous irez à votre propre rythme (donc très rapidement si vous souhaitez y passer du temps), et pourrez vous concentrer essentiellement sur les aspects qui vous intéressent.
Pour vous donner un exemple, en fac de japonais, on ne fait pas de vous de simples linguistes. On attend de vous que vous ayez une parfaite connaissance de la culture et de l'histoire japonaise, car selon ce que vous souhaiterez faire, cela pourra être utile. De même, on attend de vous que vous puissiez écrire plus de 1000 kanji en 3 (voire 2) ans. En tant qu'universitaire, c'est effectivement un mal nécessaire. Seulement, essayez de penser différemment. Pourquoi souhaitez vous apprendre le japonais? Pour communiquer avec vos amis? Pour lire des manga? Pour jouer à des jeux-vidéos japonais? Dans les deux derniers cas, seule la lecture des kanji sera nécessaire, vous n'aurez pas besoin d'aller jusqu'à retenir leur écriture (ce qui est bien plus compliqué). Et pour communiquer? A l'oral, ce sera évidemment inutile, et même à l'écrit, au final, ce sera 99,9% du temps via internet. Au final, à part à l'université, vous ne serez jamais confronté à une situation dans laquelle vous devez écrire à la main un kanji et ce dans un temps limité. Apprendre seul, c'est donc se laisser la liberté de ne pas apprendre à écrire les kanji, et à la place, de passer plus de temps sur la grammaire par exemple.
Tout ça pour dire que l'autodidaxie n'est pas nécessairement inférieure à l'enseignement universitaire. Elle est juste différente. Vous n'aurez pas les mêmes points forts, mais vous n'aurez pas non plus les mêmes points faibles. Après, elle demande une rigueur et des efforts d'introspection qui ne sont pas nécessaires à l'université, mais toujours est-il que vous pourrez tout à fait aller loin par ce biais.Pour ce qui est des livres sur lesquels étudier, pour commencer, je vous conseille d'utiliser n'importe quel bouquin pour débutant (autre qu'Assimil, que je déconseille fortement, car austère). Makineko, japonais pour les nuls, japonais en manga, honnêtement, toutes ces méthodes qui visent une approche superficielle se valent. Attention, le terme "superficiel" ici n'est aucunement péjoratif. L'objectif ici n'est pas de vous apprendre à parler japonais (bien que certains prétendent que si, mais bon, il faut bien vendre), mais de vous donner une vision globale de la langue.
C'est fort de ces acquis, après avoir décortiqué bien comme il faut ce livre, que vous pourrez à la vitesse supérieure.
Ici, deux livres se partagent la première place : le Minna no Nihongo, et le Kunio Kuwae. Le premier est, si je ne m'abuse, assez souvent utilisé à l'université. Néanmoins, pour l'avoir feuilleté, je l'ai trouvé lui aussi un peu austère. J'ai dans l'idée qu'il est plus utile en tant que support pour un professeur, que dans une approche autodidacte.
Le Kunio Kuwae, en revanche, m'est apparu comme étant la meilleure méthode complète pour apprendre le japonais. Il va dans les détails, aborde tout, et va vraiment loin. Techniquement, on pourrait l'utiliser seul, mais si je conseille de commencer par une méthode plus légère, c'est pour se mettre en confiance, et ne pas paniquer devant la taille de l'ouvrage.J'ai pour ma part essayé beaucoup de livres, la plupart ne permettant pas d'aller très loin dans l'étude du japonais (j'avais cependant bien aimé le Harrap's objectif pratique billingue, dont le seul défaut, qualité selon moi à l'époque, était de n'être qu'en romaji. Les explications grammaticales y étaient très claires). Au final, après un an, j'ai plus ou moins laissé tombé l'idée de me reposer sur des livres, et j'ai continué mon voyage véritablement seul, en traduisant divers articles sur internet, et en décortiquant des phrases d'anime ou de manga. Toutefois, après avoir découvert le Kunio Kuwae, à un moment où je n'en avais plus besoin, je me suis dit que j'aurais été bien content de l'avoir à l'époque.
Il faut cependant être honnête : le prix fait mal. Comptez dans les 120/140 euros pour les deux tomes (moins si vous trouvez les versions sans CD). Ce n'est pas un livre qu'on peut acheter sur un coup de tête. D'où l'intérêt de commencer par une méthode moins onéreuse qui permettra de savoir si on souhaite aller plus loin dans l'étude du japonais.
Mais la raison pour laquelle cela nous paraît cher tient en fait du préjugé : on fait simplement un blocage sur le fait que 120 euros pour des bouquins, c'est trop.
Donc plus que "je vais perdre 120 euros pour acheter des bouquins", il faut se dire "je vais perdre 120 euros pour tout apprendre du japonais".
Car en effet, 120 euros, qu'est-ce que c'est? C'est de 4 à 6 cours particuliers, selon le tarif. Et en 6 cours, votre niveau sera toujours particulièrement faible. Si vous maîtrisez l'ensemble du Kunio Kuwae, passer le meilleur niveau du JLPT (l'équivalent du TOEIC pour le japonais) me semble absolument accessible. Si on devait compter ça en cours particulier, il faudrait bien attendre la centaine de cours, donc je vous laisse faire le calcul.
120 euros, c'est dur pour 2 bouquins, mais 120 euros pour apprendre tout ce qu'il faut d'une langue, c'est juste donné. Gardez ça à l'esprit, prenez votre courage à deux mains, et foncez !J'AI MON BOUQUIN ! ET MAINTENANT? DES CONSEILS?
Bien ! Acheter son livre, ce n'est peut-être que le premier pas, mais toute chose commence par ce premier pas !
Pour commencer, si vous avez bien pris une méthode pour débutants, lisez-le du début à la fin. Pour la première lecture, inutile de chercher à tout comprendre parfaitement. Vous pouvez le faire si vous sentez que vous en avez besoin, mais ne faites pas non plus une fixation dessus. Avec une compréhension vague mais globale peut être utile également. Vous pourrez alors, durant votre seconde lecture, mieux appréhender l'ensemble des notions, et ainsi vous pencher plus en détails dessus.Une fois que vous aurez bien assimilé le contenu, vous pourrez alors poursuivre sur un plus gros ouvrage, comme le Kunio Kuwae.
Votre priorité pour apprendre le japonais sera de maîtriser les hiragana, les katakana et les kanji. La vitesse de lecture dépend vraiment de ça. Pas de secret pour ça, il faut les lire des centaines de fois. Je vous conseille d'avoir toujours sur vous (papiers, application I-phone ou que sais-je encore) de quoi les vérifier, pour profiter des temps morts dans le bus, en marchant, entre les cours, ou même aux toilettes (ça remplacera le journal).
Cependant, comme dit précédemment, inutile de perdre du temps à apprendre à écrire à la main les kanji. En effet, vous passerez le plus clair de votre temps à les écrire sur votre ordinateur, et il suffit alors d'utiliser le kanji qui convient parmi tous ceux affichés.Ensuite, quelque chose d'essentiel pour s'améliorer dans une langue, c'est d'être curieux. Donc cherchez du japonais sur internet, et traduisez le. Rikaichan (ou Rikaikun, si vous utilisez google chrome) sera votre meilleur ami, car il vous permettra d'obtenir instantanément la traduction et la prononciation des mots simplement en plaçant le curseur dessus.
Surtout, n'abandonnez jamais. Plus vous buterez sur une phrase, plus vous aurez de chance de la retenir lorsque vous l'aurez enfin comprise. N'hésitez pas à utiliser google pour voir si certaines expressions sont correctes.Une méthode qui marche vraiment bien est de s'arrêter lorsqu'on regarde un anime et qu'une phrase nous intéresse.
Prenons un exemple. Vous vous souvenez du dialogue entre Taichi et Harada sensei, quand Taichi dit qu'il aurait beau y consacrer toute sa jeunesse, il ne pourrait jamais vaincre Arata?
A ce moment là, Harada Sensei lui livre des mots que j'ai trouvé vraiment forts : "Tu aurais beau y consacrer toute ta jeunesse que tu ne pourrais devenir plus fort qu'Arata? Matsuge-kun (son surnom)... Répète moi cela après l'y avoir consacrée !"Eh bien personnellement, dès que je vois une phrase qui m'intéresse, je m'empresse de la noter. Si vous avez du mal à recopier la phrase, ou n'êtes pas sûr, aidez-vous de Google pour trouver la phrase exactement (en la tapant en kanji/kana, évidemment).
En l'occurrence, la phrase est : 青春全部賭けたって強くなれない?まつげ君...賭けてから言いなさい! (Seishun zembu kaketatte tsuyoku narenai? Matsuge-kun... Kakete kara iinasai !)
Prenons juste la phrase "Répète moi cela après l'y avoir consacrée", en japonais "kakete kara iinasai". Grâce aux sous-titres de l'anime (enfin, dans ce cas, grâce à ma traduction), vous connaissez déjà le sens de la phrase. Ne reste plus alors qu'à la décortiquer. "iinasai" est le morceau le plus facile à traduire. C'est la forme impérative du verbe "dire". C'est donc pour ça que j'ai traduit par "répète moi cela". L'usage de "cela" vient du registre formel de la forme impérative "nasai". Le choix du verbe "répète" plutôt que "dis" vient du fait qu'en français, ça sonne mieux.
Restent donc les mots "kakete kara", pour le sens "après l'y avoir consacrée". Le verbe "kakeru" signifie "miser", "parier", vous comprenez donc que le verbe "consacrer" que j'ai utilisé ici renvoie à "Kake". Là encore, je n'utilise pas la traduction basique (à savoir "miser"), car en français, on ne "mise" pas sa jeunesse, on la consacre à quelque chose.
Vous comprenez donc que la forme "-te kara" est une expression grammaticale toute faite qu'il est important de comprendre. Dans ce cas, la meilleure chose à faire est de rechercher sur google le sens de cette forme grammaticale, et si ça n'aboutit pas, de demander à quelqu'un (moi par exemple, si vous ne connaissez personne d'autre). Vous apprendrez alors que la forme -te d'un verbe (pour info, la forme -te des verbes en japonais permet de créer tout un tas de formes grammaticales) signifie "après avoir xxx". Donc dans notre cas, "après avoir consacré".
Le fait de passer autant de temps sur cette phrase vous permettra de la retenir, et avoir cherché vous même les informations en la décortiquant vous aidera énormément dans le travail de mémorisation. Le tout est donc de savoir quel sens donne chaque mot à la phrase, en vous aidant de la traduction.Restez dans cet état d'esprit chaque fois qu'une phrase vous interpellera, et vous ferez alors des progrès sans même vous en rendre compte !
Gardez également cette même logique chaque fois que vous aurez besoin de traduire une phrase que vous avez du mal à comprendre. Décortiquez là, traduisez autant de mots que possible, et quand vous arrivez à une formule grammaticale que décidément, vous ne comprenez pas, demandez à quelqu'un de vous l'expliquer. Demander à l'inverse qu'on vous traduise directement la phrase ne vous aidera pas du tout à mémoriser les informations imporantes !Concernant la pratique orale, les anime, les films, ou encore la musique vous aideront beaucoup. N'oubliez pas cependant que dans les anime, et dans une moindre mesure dans les films, les dialogues manquent parfois de réalisme, et l'intonation est volontairement accentuée pour donner un effet plus dramatique. Inspirez-vous donc de la prononciation, mais faites attention à ne pas prendre le même ton.
Garder ça à l'esprit tout en répétant à haute voix les répliques qui vous plaisent, vous aidera cependant beaucoup à prendre un accent japonais. Après tout, mieux vaut un accent japonais stéréotypé manga, plutôt qu'un accent bien français.
Voilà, je pense avoir dit tout ce que j'avais à dire sur l'apprentissage du japonais. Evidemment, je ne prétends pas détenir la vérité absolue, mais je ne pense malgré tout pas me tromper, et vous avez au moins ma vision des choses.
Ah, et bien sûr, une pratique quotidienne est fortement recommandée. "Etudier" n'est pas nécessaire. Mais il faut idéalement que tous les jours, vous ayez l'occasion de lire du japonais.
Le reste dépend de vous !
2 commentaires -
Par Seigi le 3 Avril 2012 à 09:45
Et voici le tutorial pour l'outil qui remplacera le lecteur durant vos parties de Karuta. Pas besoin de CD ou du (pas) célèbre Ariake, cette machine qui lit les poèmes aléatoirement, le programme Wasuramoti fera tout pour vous à condition de savoir comment l'utiliser.
Commençons donc par ouvrir le fichier exe, et une petite fenêtre apparaîtra. Cliquer sur l'onglet メニュ(F) puis シャッフル(S) vous permettra de remélanger les cartes, indispensable quand vous aurez terminé une partie et que vous souhaiterez repartir de zéro.
Cliquez sur l'onglet 設定 (S) (onglet du milieu), et vous arriverez à l'image suivante.La première option, 札セット(S), permet de choisir une "liste de lecture". En d'autres termes, vous pourrez personnaliser la liste, de sorte que seules les cartes qui vous intéressent soient lues. Très utile pour s'entraîner sur des cartes qui nous posent problème. De base, les deux listes disponibles sont 全部 (l'intégralité des cartes) et 一字札 (les cartes à une syllabe). Pour en créer vous même (ce qui vous emmènera à l'image suivante), cliquez sur 追加/削除 (S) en bas.Revenons un peu en arrière. La deuxième option du menu 設定(S), avec un 自動詠唱 (A), permet au "lecteur" de lire sans interruption. Ce sera donc très utile lorsque vous n'aurez pas les moyens de vous déplacer à chaque fois pour appuyer sur le bouton lançant la lecture (le gros 詠む au milieu du programme, quand on l'ouvre).Notez tout de même qu'il n'y a vraiment pas d'interruption, ce qui implique que vous aurez très peu de temps pour vérifier l'emplacement des cartes entre chaque poème, et que si vous en faites voler, vous aurez à peine le temps de les remettre en place. En bref, une option utile quand on est seul et qu'on fait en sorte de ne pas projeter les cartes.Maintenant, revenons à la première option de ce menu, 札セット(S), puis 追加/削除(S) (image suivante)L'onglet 追加(A) permettra de rajouter une liste. L'onglet 削除(D) permettra d'en supprimer une. L'onglet OK (O) permettra de valider, et enfin, l'onglet キャンセル, tout à droite (et sans lettre entre parenthèses), permettra d'annuler.Cliquons par exemple sur la deuxième liste, 一字札. Elle vous montrera alors les 7 poèmes identifiables dès la première syllabe. Respectez la mise en forme utilisée sur l'image en question si vous voulez créer votre propre liste. Cela signifie donc que vous devrez écrire tout en hiragana, avec des virgules occidentales. N'utilisez pas les virgules japonaises, elles ne seront pas distinguées. De même, ne rajoutez aucun espace. Si vous souhaitez mettre toutes les cartes commençant par une syllabe, vous pouvez simplement indiquer cette syllabe. Par exemple, écrire あ (a) vous donnera les 16 cartes commençant par あ (a). Mais si vous écrivez あま (ama), vous aurez alors les deux cartes commençant par あま(ama), à savoir Amatsu et Amano. Pour en avoir une seule des deux, encore une fois, n'écrivez que celle qui vous intéresse.Si vous voulez être sûr d'avoir bien entré toutes les cartes qui vous intéressaient, cliquez sur チェック(C) en bas à droite, et le nombre de cartes correctement inscrites sera indiqué sur la gauche.Une fois que vous avez créé votre liste, n'oubliez pas de la sélectionner dans le menu précédent (à savoir 設定S --> 札セットS).Voilà, vous pouvez maintenant jouer même seul au Karuta !
11 commentaires -
Par Seigi le 3 Avril 2012 à 08:30
C'est parti pour les Tutorial sur le Karuta, en commençant par un outil bien pratique pour s'entraîner à lire rapidement les cartes, j'ai nommé Kazemiso. Celui-ci a essentiellement deux fonctions. La première est de vous balancer aléatoirement une des 100 cartes de Karuta. Pas de risque de retenir une carte juste parce que vous avez mémorisé leur ordre.
La deuxième est de vous donner la lecture de la carte une fois que vous avez validé, ou de vous donner toutes les informations sur la carte si vous n'êtes pas sûr de vous.(Cliquez sur les images pour les agrandir)
Commencez par cliquer sur l'onglet 取り札 (l'onglet avec un T), puis sur 札落とし (l'onglet avec un O).Une carte apparaîtra aléatoirement, et une fenêtre s'ouvrira sur votre droite, avec deux onglets en haut : はい (oui) et いいえ (non). Le programme vous demande si vous reconnaissez la carte.Si vous répondez oui, vous arriverez à l'image ci-dessus. Le programme passera alors à la carte suivante, et vous indiquera en bas à droite, avec une miniature, la lecture de la carte précédente. Les caractères entre crochets désigneront le nom de la carte, écrit en hiragana. En l'occurrence, c'est 「いに」(ini).Si vous cliquez au contraire sur non, vous arriverez sur l'écran au-dessus. On vous donnera alors l'intégralité du poème, puis entre crochets la lecture de la carte. Les informations suivantes sont plus accessoires : on vous indiquera par exemple combien de cartes commencent par la même syllabe.
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