• Pour ceux qui ne le sauraient pas, la journée de demain mettra fin à mon long voyage au Japon.
    Une aventure exceptionnelle, mais qui m'aura aussi permis de mieux connaître, et surtout comprendre le Japon.
    J'ai pu voir une grande partie de ses mauvais côtés, et je pense que c'est une bonne chose, car toujours rester dans une image idéalisée d'un pays n'apporte rien de bon.
    2 mois et une semaine, c'est sacrément long.
    L'année dernière, lors de mon voyage à Tokyo de 2 semaines, j'étais déprimé à l'idée de rentrer. Je n'avais quasiment rien eu le temps de faire (et je n'avais pas rencontré beaucoup de monde aussi).

    Cette fois-ci, je pense pouvoir dire que j'ai réussi à en profiter au maximum.
    J'ai sympathisé avec des dizaines de personnes, certaines m'ont invité chez elles, d'autres ont partagé mes loisirs, certaines ont découvert le Japon avec moi, d'autres m'ont fait découvrir la vie quotidienne au Japon.
    J'ai rencontré des Japonais vraiment géniaux, avec qui j'espère sincèrement garder contact (va falloir que j'envoie des mails !), mais aussi des Français super sympa, que je dois absolument revoir à mon retour en France (Bacher, Kevin,Sofiane, Leo, et tous les membres de FJ).
    J'ai pu faire mes achats sans jamais me priver (sans pour autant péter un cable et acheter que de la merde ^^), je me suis découvert une nouvelle passion pour les Mécha japonais (Real et Super robot), et plus particulièrement pour Gundam, dont le jeu d'arcade Senjou no Kizuna m'a émerveillé (dernière partie ce soir, grand moment de nostalgie...).

    Je me suis aussi passionné pour le Karaoke, qui a été non seulement une occasion de faire plus ample connaissance avec bons nombre de personnes, mais aussi une expérience formidable.
    J'y suis allé autant de fois que j'ai pu, et c'est quelque chose qui me manquera énormément à mon retour en France.
    J'ai pu apprécier la gentillesse quotidienne des Japonais (et leur hypocrisie aussi, mais là je suis dans la page "remerciements", pas "critiques" ^^), notamment des commerçants qui sont super serviables.

    Quand je regarde tout le chemin parcouru, je ressens vraiment quelque chose de particulier. Et je pense que c'est dû à la forme de mon voyage.
    J'ai en effet pris le parti de découvrir le Japon selon 3 angles différents : D'abord avec des amis, en faisant du tourisme tous les jours durant 8 journées (merci à vous deux, Olivier, Alexis, ça reste un de mes meilleurs souvenirs), puis en famille d'accueil en suivant des cours, ce qui faisait office de séjour organisé par conséquent, vu que j'avais toujours des horaires à respecter, pour ensuite m'amuser avec mes amis de l'école, et enfin dans une Guest House, ce qui fut la période où j'étais le plus libre.
    3 expériences différentes, qui m'ont vraiment donné l'impression de vivre 3 Japon différents. C'est donc un choix dont je suis particulièrement satisfait.

    Une expérience vécue jusqu'au bout, et qui ne me laisse ainsi pas cette impression d'inachevé comme l'année dernière.
    Je ne sais donc absolument pas quand ni pour quelle durée je souhaiterais retourner au Japon. Peut-être l'année prochaine en été, encore une fois, peut-être 1 mois, peut-être deux, ou peut-être pas.
    Je crois que je vais laisser le dicton parler, "il faut laisser au temps le temps de faire son oeuvre". Je saurai ainsi le moment venu quand je souhaiterai y retourner.

    En tout cas, une chose est sûre : si les mauvais côtés ont été nombreux, ils n'ont à aucun moment réfréner le plaisir que j'éprouvais à vivre ici (à part la chiasse, mais ça c'est une autre histoire).

    Je vous souhaite donc à tous de vivre ce même genre d'expérience, que ce soit au Japon, ou ailleurs.

    Je n'aurai plus qu'une dernière chose à dire : Merci à tous ceux qui ont fait de ce voyage un succès (ma famille, mes amis, et puis moi aussi).

    Et ce n'est bien sûr que partie remise ;)

    さようならじゃないよ。もう直ぐ... 戻って来るから!


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  • Etrangement, la rime n'était à la base pas volontaire. Je me suis simplement mis à penser ça, par hasard, et j'me suis rendu compte que ça rimait, "mes collocs sont des loques".
    Franchement, vous trouvez pas que c'est magique? (En parlant de magique, je viens de voir une araignée franchement balèze sur mon lit, j'aime pas ça. Ouais, ça n'a aucun rapport, mais je sens que si j'ai des boutons, c'est que j'ai pas réussi à la faire communier suffisamment avec ses ancêtres en tentant de l'écraser tout à l'heure)

    Bref, pourquoi suis-je en train de dire ça? (les collocs, pas l'araignée)
    Premièrement, c'est mon colloc le Japonais. Il est du genre à se coucher à 3h du mat, et à se lever à 15h (en bref, il ne fait absolument RIEN de ses journées).
    Mais là où ça m'a choqué, c'est quand il a invité un pote à dormir dans le dortoir (ce qui est formellement interdit, mais passons). D'ailleurs, gentil comme il est, il m'a sorti ce jour là "ça te dérange s'il dort sur le lit au-dessus du tiens?". Quand j'ai vu l'état dans lequel il avait mis le 4e lit, j'me suis pas senti de refuser.
    Bref, donc une nuit, je me réveille 6h du mat', alors que je m'étais couché tard. J'me dis donc que quelque chose cloche (eh ouais, même à 6h du mat' j'ai toujours l'esprit aussi vif, c'est la classe).
    Et là, j'entends les deux peknos (tiens, ça faisait longtemps ce mot) parler. Mais pas comme on parle à 6h du mat' alors que d'autres personnes dorment (note pour les associaux : "à voix basse"), non, ce serait bien trop facile.
    Ils se sont dit que parler à haute voix, et même hausser le ton, ce serait plus fun. Donc ils l'ont fait.
    J'étais quand même sur le cul d'un tel sans-gêne, déjà que parler aussi tôt c'est limite, mais alors en plus le faire sans aucune retenue, ça m'a sidéré.
    Je leur dis donc de se taire, ils s'excusent et s'arrêtent.
    Je me lève finalement à 9h, et je les vois dormir. Je reviens plus tard à 14h... Et ils sont encore en train de dormir.
    En bref, ils se sont levés à 6h du mat' dans le seul but de parler, et à cause de ça ils étaient trop crevés pour se lever avant le milieu d'après-midi. Ils auraient pu se parler la veille au soir, ou le lendemain en fin de matinée, mais non, eux ils voulaient parler à 6h du mat', quitte à en baver après.

    D'ailleurs, ce qui est drôle, c'est que mon colloc JP, il se couche tous les jours tard, mais sans raison. Du genre il va dans le salon, et il regarde des émissions qui l'intéressent pas, il écoute du rock... Et c'est tout. Et c'est pour ça qu'il se couche à 4h, et que le lendemain il dort jusqu'en milieu d'aprèm.
    Un jour, en rentrant avec Bacher, on l'a vu endormi à 16h.
    C'est pas triste franchement comme vie? Il me donne vraiment l'impression de pas avoir d'objectif dans la vie. On a l'impression que tout ce qu'il veut, c'est passer au jour suivant pour faire la même chose (à savoir rien).
    Si j'lui demande s'il est pressé de mourir, j'me demande bien ce qu'il va me répondre...
    Bon, je suis un peu de mauvaise foi quand même, car je suppose que s'il dort tous les jours de cette façon, même les jours de congé, c'est parce qu'il travaille de nuit 3 soirs environ dans un bar. D'ailleurs, ça se voyait qu'il y travaillait, car son grand trip à lui, c'était de servir de l'alcool aux gens (même quand j'étais crevé à cause d'une cuite la veille, il a voulu me forcer à boire) en faisant mumuse avec la bouteille, genre "je la lance en l'air en la faisant tournoyer, je la rattrape, et je sers les gens dans la foulée". Les ratés étaient plutôt drôles ^_^.
    Et bref, il rentrait tard, mais ce n'était pas tout. Le plus louche arrive (car à ce niveau, en effet, c'est particulièrement louche) : quand il rentrait à 4h du mat'... il allumait la lumière... Et il se séchait les cheveux ! Donc voilà, c'est super cool, quand vous vous essayez de dormir parce que le lendemain vous avez un RDV super important à Izu (plage japonaise) avec 2 potes, que vous ne devez SURTOUT PAS être en retard dans le train tellement il y en a peu... et que votre colloc, à 4h du mat', rentre en allumant toutes les lumières, pour se sécher les cheveux et même se mettre du parfum ! Tout ça pour finalement se coucher ! Si quelqu'un peut m'expliquer quel est l'intérêt de se sécher les cheveux avant de se coucher, et pire encore, de se mettre du parfum avant de dodo, ça m'aiderait bien !

    J'ai beaucoup de trucs à raconter sur ce gars, c'est un cas social assez intéressant. Il a notamment une faculté assez spectaculaire à ne pas articuler. Quand j'essayais d'expliquer à des potes à quel point il était difficile à comprendre en tentant de l'imiter, ben je me foirais toujours. J'ai pas réussi une fois à articuler aussi mal que lui ! Et lui, il le fait naturellement !
    Respect quand même.
    Enfin, j'le savais ça, la nature ne nous dote pas tous des mêmes facultés.
    D'ailleurs, à propos de l'articulation, c'en est à un tel point que même les Japonais lui demandent de se répéter. Un jour, il était au téléphone avec un pote. Il a répété CHACUNE de ses phrases. Comme quoi, c'est pas moi qui suis mauvais, c'est lui qui contredit les lois de la physique (ouais, doit bien y avoir une loi de la physique qui veut qu'on ne puisse pas mal articuler au delà d'un certain point).

    Pour continuer sur sa voix... C'est le pire chanteur que le monde ait connu, et j'en ai eu la preuve, à deux reprises (quand j'vous dis que j'ai la poisse...), au karaoke. En fait, il chante pas mal à la base, mais il écoute trop de rock, et il est persuadé que le rock, ça se chante en aigü façon "j'me pète les cordes vocales"... Sauf que lui il a pas la voix pour.
    Donc en gros, il gueule, mais c'est immonde, et vous êtes là à vous demander ce que vous avez fait pour devoir l'écouter.
    La dernière fois où on s'est vu au karaoke, j'en pouvais tellement plus (j'vous jure que c'était inhumain) que des fois j'allais aux chiottes quand il chantait (d'façon, le Japon m'a habitué à aller aux chiottes, et puis elles sont cool leurs chiottes).
    Mais il est sympa sinon. D'ailleurs, lui et les 2 autres Japonais avec qui j'étais à mon avant-dernière soirée karaoke m'ont invité cette fois-ci. Vraiment cool de leur part.
    Pour l'anecdote, je comptais les remercier bien comme il faut une fois qu'on serait sorti du karaoke, donc au calme et lui il me sort devant la porte "tu sais, dans ce genre de cas, on remercie les gens". J'avais les boules qu'un tel malentendu se soit installé (mais bon, j'me suis expliqué).
    Et finalement, le lendemain, j'ai eu ma vraie dernière soirée karaoke avec d'autres personnes (une amie japonaise et les 2 suédois), sauf que quand j'ai senti qu'il voulait s'incruster, j'ai sorti une vieille excuse pour qu'il ne vienne pas. Bon, c'était pas très sympa vu qu'il m'avait invité la veille, mais le problème c'est qu'il nous aurait suivi toute la journée, et qu'il nous aurait pourri le karaoke, donc voilà.

    Alors, 2-3 explications quand même, car sinon vous allez me prendre pour le dernier des salauds, pour un égoïste de la pire espèce.
    La veille, j'avais donc été invité par lui et 2 autres Japonais au Karaoke, ce qui était très sympa. Maintenant, comme précisé, son chant était véritablement horrible, suffisamment pour que je puisse dire sans hésitation qu'au Karaoke, c'était la pire personne à inviter.
    Le lendemain, j'avais un RDV de longue date prévu avec une Japonaise et les deux Suédois, qui devait durer toute la journée, et se terminer par un karaoke. Sachant que c'était ma dernière journée détente au Japon, et que je n'avais pas vu très souvent cette amie.
    Dans ces conditions, j'avais moyennement envie qu'il s'incruste, car non seulement il aurait un peu plombé l'ambiance de mon dernier karaoke, mais en plus, ne parlant pas anglais mais uniquement japonais, il aurait rendu clairement plus compliquées les discussions entre nous.
    Voilà, beaucoup de précisions, mais comme certains m'ont fait des commentaires du genre "ah mais c'est pas sympa !!", c'était nécessaire.

    Après, c'est un métro-sexuel pur sang (go wikipedia si vous connaissez pas le mot. Si vous avez la flemme, dites vous simplement que c'est un mec qui passe pour un gay mais qui l'est pas), il a des fringues tellement zarb que quand je suis arrivé pour la première fois dans la chambre et que j'ai vu ses affaires, j'ai envoyé un mail à mon frangin en lui disant "j'appréhende un peu la rencontre avec mon colloc, on dirait un travelo".

    Soit dit en passant, je n'ai absolument rien contre les travelos. Mais faut me comprendre, quand je vois une tenue rose/pourpre super provocante de tellement mauvais goût que même une prostituée oserait pas la porter pour aguicher, ben je flippe. Idem pour les bandeaux bleu et rose fluo qu'il s'accroche aux bras, pour le chapeau de flic des années 60 qu'il porte de temps en temps... Et après il ose me demander si je trouve ça bizarre ! (ouais, parce qu'il me l'a demandé)
    Et il ose même me demander si je pense qu'il aurait du succès en France !! Faut pas pousser non plus !!! Il les prend pour qui les ptites Françaises? Moi ça me vexe qu'on pense que les Françaises puissent aimer un style aussi moisi !
    Moi j'lui dis que je pense que non (faut pas déconner non plus, la vérité peut blesser, certes, mais si je lui sortais un mensonge aussi gros en disant qu'il aurait du succès, non seulement j'irais en Enfer, mais en plus je ne pourrais plus jamais me regarder dans un miroir), et là il me sort "Wooh, t'es trop direct toi ! Ca se fait pas de lâcher ça cash !".
    Mais tu veux que je te dise quoi alors? Si tu veux que je te flatte, t'as qu'à le préciser. Moi on me pose une question, je réponds. Si un type veut pas entendre la réponse, ben il pose pas la question.
    M'enfin, grand bien lui en fasse, il vit au Japon, le seul pays où ce qui est moche est apprécié. Et ce qui est beau aussi... Mais pas tout.
    Bon, tous les goûts sont dans la nature dirons nous.

    Ah oui, un autre truc drôle à son sujet : on est 4 dans le dortoir. Moi et les 2 Suédois (les 2 autres collocs), on a 2 paires de chaussures chacun.
    Mais étrangement, y'a 14 paires dans l'entrée. Ouais, l'autre con se tape le luxe d'avoir 8 paires de chaussures, et ils les laissent toutes dans la petite entrée de notre chambre (donc y'a pas de place pour poser les pieds).





    D'ailleurs, ça me fait penser qu'il dit souvent qu'il a pas de thune et qu'il peut pas manger à cause de ça...
    Mais alors pourquoi tu dépenses autant de thunes dans des fringues et des chaussures aussi moches?! (Il a des sandales Hello Kitty le pauvre)
    D'ailleurs il boit aussi beaucoup d'alcool. Au lieu de manger. Ouais.

    Les 2 Suédois, ils sont super cools. Je regrette de pas les avoir rencontrés plus tôt (ils sont arrivés assez tard), car on s'est bien marrés. On discute en anglais au fait (au cas où ce serait pas évident, car en fait ça l'est pas).
    Mais le problème, le gros problème... C'est qu'ils ronflent.
    Mais eux, ils ronflent à la Suédoise (je viens d'inventer ça, n'allez pas penser que les Suédois ronflent beaucoup, j'en sais foutrement rien).
    Du genre qu'ils arrivent à me réveiller par leur ronflement, et après j'peux même plus dormir. Là ça me stresse. D'ailleurs je l'entends encore (le plus bruyant, c'est celui juste à côté de moi, comme par hasard) là. Et c'est stressant. Si j'ai pas de musique avec moi, je m'énerve tellement c'est stressant.
    Puis ça devient psychologique. Je me dis que je pourrai pas dormir s'il ronfle. Donc j'arrive pas à dormir. Donc je peux qu'écouter ses ronflements, et ça me stresse.
    Pour vous donner une idée... Non j'y arrive pas. Mais c'est vraiment très très fort. Et stressant. Je l'ai déjà dit ça?
    A un moment, j'écoutais de la musique pour oublier ses ronflements (à 3h du mat' ça fait mal), puis j'entends un bruit sourd. Je crois que quelque chose est tombé, donc j'enlève mes écouteurs, et en fait c'était lui. J'crois qu'il avait pressé le bouton "volume max" sans faire exprès.

    D'ailleurs, le truc bizarre, c'est que quand il dort, il ronfle par sessions. Il ronfle super fort, puis après il se tourne, et là, j'sais pas pourquoi, il cogne super fort contre les bordures du lit. Puis il ronfle plus, jusqu'à la session suivante.
    J'ai pas encore compris le principe du "je tape sur le lit en me tournant", mais ça me fait rire. C'est moins stressant que les ronflements, et puis quand je l'entends taper, je sais qu'il va s'arrêter de ronfler. C'est bien fait la nature.

    Une dernière anecdote? Mon colloc JP refuse que je mange des trucs sucrés dans la chambre, car ça peut attirer les cafards. Par contre je peux dans le salon, alors que le salon, ça mène à presque toutes les chambres (mais bon, il est Japonais, donc sa réflexion l'empêche d'aller jusqu'à ce raisonnement).
    Et le truc drôle (ouais, encore), c'est qu'il veut pas non plus que je boive du Coca. Là j'aimerais bien comprendre la logique. Si je m'amuse à verser mon coca par terre, j'veux bien, mais c'est pas encore mon trip.
    Et je pense pas que le simple fait d'ouvrir une bouteille de Coca 10 secondes puisse attirer des cafards...
    Donc maintenant je bois dans les chiottes. C'est pas triste franchement? Y'a des mecs qui fument dans les chiottes. Ben moi je bois du coca dans les chiottes. Et puis j'fais d'autres trucs aussi, notamment ceux qui arrivent grâce à la clim' fixée façon japonaise.

    Mais ça, c'est une autre histoire. Ca, c'est une autre histoire...


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  • Mon voyage se passe incroyablement bien. Je rencontre plein de gens sympas, je découvre des lieux super, bref, je me plais vraiment ici. Je suis content de pouvoir rester 2 mois, car devoir partir après 1 mois seulement m'aurait fait déprimer.
     
    Maintenant, il y a un point qui commence à sérieusement m'énerver, et il est lié à ma famille d'accueil. Je n'ai pas énormément de contact avec le père et la fille (qui sont souvent au boulot ou avec des amis, et quand ils sont là ils ne m'adressent pas d'eux-même la parole). Je parle donc essentiellement avec la mère.
    Bon, au fond ça m'importe peu (ou du moins, je m'étais fait à cette idée quand j'ai appris qu'ils n'avaient pas tenu compte de mes exigences en me donnant une famille sans enfants de mon âge), mais le problème vient justement de la mère.
    Elle est sympa, mais elle prend vraiment la sale manie de me faire la morale. Et principalement à propos de la nourriture.
     
    Il se trouve que je n'aime pas les légumes. C'est pas de ma faute, je ne supporte pas ça. Je pourrais en manger si je crevais de faim, mais ce n'est pas le cas, donc je ne vois pas l'intérêt d'être à limite de vomir pour me remplir un peu plus le ventre.
    Je l'avais prévenu à l'avance par mail. Premier repas avec elle, elle me parle durant 15 minutes du fait que c'est vraiment dommage que je ne mange pas de légumes, qu'il faudrait quand même que je goute (elle me prend pour un gamin, elle croit que j'en suis encore au stade du "j'ai pas goûté donc j'aime pas"), que c'est triste, toussa. Okay, admettons.
    Je lui explique que moi je m'y suis fait, et que même si c'est pas pratique, la viande me plait vraiment donc ça ne me préoccupe plus.
    Deux jours plus tard, elle me ressort la même histoire, sauf qu'en plus, elle me rajoute que c'est dur à avaler pour elle, que ça la frustre qu'on ne mange pas ce qu'elle prépare... Je m'excuse en expliquant que je n'y peux rien, que je n'arrive pas à en manger, et elle me dit que ce n'est pas grave.
    Et aujourd'hui, c'est le drame. Elle remet l'histoire sur le tapis. Je m'explique de la même façon que d'habitude, et voyant que je ne mangeais pas les champignons (bien que j'aie fini tout le reste), elle me demande pourquoi je ne les mange pas alors que j'avais dit auparavant que j'aimais les champignons. Je lui réponds que c'est ce que je pensais, mais que le goût de cette espèce là ne me plaît pas trop.
     
    Je m'excuse donc, elle me répond "iie" (comprendre "ne t'en fais pas") d'un air passablement irrité, et prend brusquement mon assiette et mon bol de riz sans un mot et sans que j'ai pu faire le moindre geste, alors qu'habituellement elle me laisse les amener dans la cuisine. Je me lève pour ramener mon verre, qu'elle me prend des mains encore une fois brusquement et sans mot dire.
    J'ai trouvé cette attitude particulièrement minable. Montrer autant de rancoeur en prétendant le contraire dans ses paroles, je trouve ça puéril (même si c'est peut-être typiquement japonais, du moins de l'ancienne génération).
     
    Autre point, elle m'a reproché le fait d'ouvrir d'une certaine façon une brique de jus de pomme (sachant qu'en France je n'en bois jamais de comme ça, donc je ne savais pas trop comment faire), en disant que c'était "kitanai" (sale). Ok, admettons, je m'excuse. Et là elle me rajoute "ta mère ne te fait jamais de remarques de ce genre?"...
    Ca va, dis tout de suite que je suis un porc et que ma mère devrait m'apprendre à bouffer...
    Ou encore, elle me reproche le fait de ne pas finir à 100% mon bol de riz (à savoir même pas un grain), alors que je me force déjà à le manger nature (chose à laquelle je ne suis pas habitué).
     
    Mais franchement, qu'elle me reproche de ne pas manger tout ce qu'elle prépare, et qu'elle aille jusqu'à s'énerver (à sa voix et sa nervosité pour me prendre mon assiette, ça ne faisait aucun doute) pour cela, ça je ne peux pas l'encaisser. J'ai vraiment envie de lui dire "mais ça te regarde pas si je ne mange pas de légume ! Ca me fait déjà chier mais je fais avec, alors pas besoin de me le rappeler sans cesse ! くそババアに叱られたら通常の三倍ムカつくんだよお!!".
    Je peux comprendre que ce ne soit pas agréable de voir que les autres n'apprécient pas notre cuisine. Mais qu'elle se mette à ma place un peu, je suis obligé de refuser pleins de plats (ce qui est incroyablement gênant), je ne mange pas toujours à ma faim, j'ai parfois du mal à trouver des plats à mon goût, donc qu'en plus on me le reproche, je trouve ça incroyablement égoïste.
     
    Il y a pas mal de points qui sont très moyens dans cette maison. On m'oblige à prendre ma douche le soir car le matin c'est pour eux. Je ne peux pas choisir la chaîne pour la télé (le premier jour, alors qu'elle m'avait dit que je pourrais regarder une émission à la télé, elle m'a dit le moment venu "désolé, je veux regarder un feuilleton -pourri-, donc va regarder la télé dans ta chambre s'il te plait", télé qui est petite et n'a que 2 chaînes, dont l'image est brouillée, et dont le son se coupe toutes les 30 secondes.
    Ensuite, mon bâtiment est séparé de la maison principale. Et tout est là où ils sont. Ainsi, je n'ai pas de toilette, pas de frigo, pas d'eau, pas de télé, pas de cuisine, pas de salle de bain... J'ai donc le choix entre aller là où il y a tout mais ne pas pouvoir en profiter à 100% (je regarde les mêmes programmes qu'eux, je prends ma douche quand eux ne veulent pas la prendre...), ou rester dans ma chambre et faire ce que je veux (ce qui se résume à mon PC et à ma NDS).
    J'ai à peu près 10 mètres à faire en traversant le jardin pour arriver jusque là bas, alors que la nuit tombe très tôt et que les insectes sont nombreux. En bref, une fois que je pars de la bas, je n'ai plus envie d'y retourner. De plus, les insectes sont super nombreux (et je suis à moitié phobique des insectes, je ne supporte pas qu'ils me touchent).
    Rajoutons à cela que j'habite super loin de l'école (1h en train, avec plusieurs changements) ce qui est incroyablement peu pratique pour aller en cours et quand je veux rester tard dehors (alors que la plupart de mes potes ont 20 minutes maxi de transport, et certains viennent même à pied). Ce trajet me coûte en plus la peau du cul (même si je ne sais pas à combien elle monterait aux enchères, ma peau) : 26 000 yens pour pouvoir faire ce trajet durant un mois. Sachant que les gares qui sont couvertes par le pass en question ne sont pas les plus nombeuses, sont loin de desservir tous les lieux touristiques, et que je mets toujours 25 minutes pour en trouver une à pied quand je me balade dans Kyoto. 170 euros de transport rien que pour aller à l'école donc, alors que la plupart de mes potes ne mettent pas plus de 40 euros.
     
    Et enfin, parce qu'il fallait bien en rajouter un peu, un train passe toutes les 5 minutes à côté (chronométré). Et quand je dis à côté, c'est que les rails sont collés à la barrière de la maison. Pratique quand on veut être au calme (il passe de 6h à 24h). Pour vous donner une idée, visualisez quand vous êtes sur le quai et que le métro passe devant vous. Maintenant, imaginez vous que vous êtes à 10 mètres du métro. Ben c'est ce que j'entends toutes les 5 minutes. Sauf qu'en plus, j'ai le droit à une agréable alarme pour prévenir que le train va passer et qu'il faut pas marcher sur les rails à ce moment là. Cool, non?
     
    Bref, les points qui me contrarient sont nombreux. Et pourtant, je n'en dis pas UN mot (ouais, même pour les 26 000 yens de transport je ne me suis pas plaint).
    Alors qu'en plus de ça, on me fasse la morale et qu'on s'énerve parce que je n'aime pas les légumes, ça me saoule vraiment. Aussi peu de recul, aussi peu de compréhension, je trouve ça vraiment minable.
    Je tiens à préciser, pour tous ceux qui se poseraient la question, que j'ai payé pour "obtenir" cette famille d'accueil. C'est donc à eux de s'adapter à moi, pas l'inverse. Si j'étais l'invité, un ami de la famille, je n'aurais absolument rien à redire, et je me plierais aux règles quelles qu'elles soient (ou alors je m'en irais). Mais là, je me montre déjà suffisamment patient, alors en plus supporter les caprices d'une mère coincée...
    Et pour ceux qui se diraient "Mais pourquoi il se plaint pas ce con?!!", je répondrai simplement que j'aime pas faire de scandales. J'apprécie beaucoup l'école où je me rends, les professeurs y sont super sympa, donc je passe les détails et je dis simplement que je m'entends pas très bien avec ma famille, car ils sont pas sociables.
    Me plaindre plus me mettre dans une situation inconfortable vis à vis des professeurs. Quant à l'intéressée, vu son étroitesse d'esprit, je sais que ça pourrait dégénérer si je m'en plaignais directement. Et autant dire que c'est déjà suffisamment chiant pour qu'en plus elle me fasse la gueule.
    Disons qu'au moins, je peux manger, et elle me fait la lessive. Si jamais on s'engueulait vraiment, je voudrais plus lui laisser mon linge sale, et je ne voudrais même plus la croiser en allant me laver. Je préfère donc me faire violence, et endurer ça, car si je me lâchais ce serait bien pire.
    Je rajouterai à ça qu'elle a la merveilleuse idée de faire comme si de rien n'était dès qu'elle me revoit (donc difficile d'être rancunier), je n'ai pas envie de changer de famille car ce serait compliqué et que j'aurais payé les 26000 Y pour rien (pire encore, je devrais repayer un nouveau forfait), et enfin... J'suis pas non plus bilingue, et nul doute que mon argumentation pour lui prouver que c'est une grosse conne serait peu crédible si jamais je m'interrompais fréquemment pour chercher mes mots. Donc je prends sur moi.
     
    Je n'avais pas l'intention de faire un post aussi long, surtout que c'est un simple coup de gueule, mais fallait que ça sorte.
    J'adore vraiment ce voyage, je passe les plus belles vacances de ma vie. Mais après qu'elle m'a fait la morale, tout ce que j'avais en tête, c'était "pourquoi cette famille?".
    Avec ce que je viens d'énumérer, vous aurez au moins une idée de tout ce qui peut être contrariant dans une famille d'accueil. J'aurais donc envie de vous dire "ne passez pas par les organismes qui vous trouvent des familles d'accueil", c'est bien trop aléatoire (je savais que j'étais pas chanceux aux jeux de hasard, mais pas à ce point).
    Préférez plutôt choisir vous même votre lieu de résidence. Il y aura certes des défauts, mais au moins vous les aurez choisis. Vous serez là où vous le voulez, vous n'aurez aucune règle à suivre...
    Si vous devez zapper mon long coup de gueule, retenez au moins cela : les familles d'accueil, c'est bien, mais ça peut vite devenir chiant.
     
    Et comme conclusion, je dirai simplement que je suis heureux que mes parents soient comme ils sont. Et notamment, merci m'man d'être aussi compréhensive. Si j'avais le droit à ça tous les jours à la maison, je crois que je serais devenu associal.
     
    Fin du coup de gueule. Je ne pense pas avoir à en refaire ^^
    [Malheureusement, les événements futurs prouveront le contraire :p]

    5 commentaires
  • En fait, je me rends compte qu'il est nécessaire que j'explique un peu plus en détails la façon dont j'ai organisé mon voyage.
    C'est pas forcément indispensable en soi, mais pour que tout le monde comprenne où je suis censé être à tel moment, c'est quand même utile. Donc voilà... (en espérant que ma mémoire tienne le coup)

    -01/07/08 --> 09/07/08 = Ôji (une petite ville entre Nara et Oosaka). Séjour dans une sorte d'hôtel traditionnel, qui ressemble à un ryôkan, mais qui n'en est pas un, avec deux amis.

    -09/07/08 --> 10/08/08 = Kyôto. Séjour dans une famille d'accueil, famille qui m'a été trouvée par l'école que je rejoins en même temps. Cette famille n'est pas vraiment dans Kyôto, mais plutôt au sud, tout près de Nara, dans un coin vraiment campagnard.
    L'objectif à Kyôto étant de rencontrer un maximum de nouvelles personnes, étudiants à l'école ou Japonais. Alternance études/tourisme/jeu.

    -12/07/08 --> 08/08/08 = Cours à l'école de Kyôto. Cette école pour étranger dispense des cours de Japonais... Je vois pas trop quoi dire d'autres. Plusieurs activités, sorties sont organisées par leurs soins, ils sont très serviables, et ils laissent l'accès à deux PC avec connexion internet illimitée, et ils acceptent les étudiants à toute heure, ce qui peut faire un point de chute pratique, notamment si on a besoin d'internet. L'école se trouve à côté du Palais Impérial, et d'une université.

    -10/08/08 --> 09/09/08 = Séjour à Tôkyô dans une Guest house. Là bas, pas de cours, pas de famille, juste une maison dans laquelle on loue une chambre en collocation, et avec une partie commune à tous les habitants (environ 30 je crois). Connexion internet wifi, avec un PC fixe, une télé, des toilettes, salles de bain, tout ce qu'il faut pour vivre quoi. La Guest house se trouve à Shibuya, à 12 min à pied de la gare environ. Suffisamment loin pour que ce ne soit pas trop bruyant, et suffisamment près pour que ce ne soit pas trop chiant de marcher.
    A Tôkyô, pas de cours, peu de tourisme, essentiellement du jeu, des sorties entre amis, etc...

     


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  • Et voilà, je suis finalement arrivé au Japon.
     
    Passés les nombreux chocs culturels (notamment l'amabilité des agents dans les transports en commun. Ils viennent vers nous pour nous aider, alors qu'en France on peine à en trouver), nous sommes finalement arrivés à notre hôtel traditionnel (entre le ryôkan, le minshuku et l'hôtel. Ouais, je ne sais pas trop quelle identité lui donner).
     
    Etrangement, cette arrivée au Japon a été assez exceptionnelle pour moi. C'est donc le deuxième voyage que j'y fais (le premier ayant eu lieu en hiver dernier, à Tôkyô uniquement), et je m'y amuse bien plus. A mon arrivée, j'étais bien plus excité que lors de mon premier voyage. C'était peut-être le fait d'être accompagné. Ou alors c'est le fait d'être dans le Kansai (j'adore leur accent et leur dialecte).
    Je suis vraiment content de pouvoir rester 2 mois, partir après 2 semaines seulement m'aurait miné.
     
    Après nous être perdus dans Oosaka à la recherche d'un adaptateur (on est tombés sur des pachinko à n'en plus compter. Mais que ça hein, pas une seule boutique, juste des pachinko et de la bouffe), nous sommes rentrés pour nous coucher. Pour ceux qui ne le savent pas, la première journée au Japon est particulièrement dure. On s'est levé à 7h du mat' la veille, on attend 7h avant que l'avion ne décolle, on attend 12h pour que l'avion se pose, et on arrive... à 8h du matin. En bref, on doit tenir une journée entière, alors que ça fait 19h qu'on est éveillés (car tout le monde n'a pas la chance de pouvoir faire dodo dans le vionvion).
    La lutte contre le sommeil fut rude donc, mais nous en sortîmes victorieux. Nous pouvions donc mettre à mal le décalage horaire (en principe seulement, car on a dormi 4h. Mais bon, 1 journée pour récupérer c'est bien).
     
    Bref, voilà pour l'intro. Ah oui, je précise, si je dis "nous", ce n'est pas parce que je suis victime d'un dédoublement de personnalité (et même si je l'étais, je dirais de toute façon "je", car ça m'étonnerait que mes diverses personnalités s'expriment en même temps), mais simplement parce que je suis parti avec deux amis, Olivier et Alexis.
    Pour le prochain billet, je parlerai du chateau d'Himeji.


    [Quelques notes rapides pour que tout le monde sache bien de quoi je parle :

    -minshuku = c'est plus ou moins l'équivalent de notre chambre d'hôte. On réside chez l'habitant, ils nous font à bouffer selon les cas. Faut pas non plus confondre avec la famille d'accueil : dans cette dernière, on est "censé" (vous comprendrez après pourquoi je mets des guillemets) être considéré comme un membre de la famille. Dans le Minshuku, disons que le statut s'apparente à celui de l'ami d'un ami.

    -ryôkan = c'est l'hôtel traditionnel japonais. C'est joli, dans un vieux bâtiment, le service est impeccable... et c'est cher. En matière de ryôkan, Kyôto est la ville emblématique.

    -1 journée = 24h (oui, même au Japon)

    -Kansai = C'est la région qui regroupe notamment Oosaka, Kôbe, Kyôto, Nara... Elle est un peu en rivalité avec la région de Tôkyô (je dis "région" pour simplifier), son équipe de Baseball est les Hanshin Tigers, c'est une région magnifique, et on y parle un japonais assez différent du japonais classique. La comparaison entre Oosaka et Tôkyô s'apparente assez à celle entre Paris et Marseille (sauf que le dialecte d'Oosaka est vraiment différent). Quand il s'agit de parler du Kansai, je ne suis jamais avare en compliments, et je conseille à tous ceux qui vont au Japon de privilégier cette région plutôt que Tôkyô.

    -décalage horaire = il est de 7h en été.

    -hiver = période durant laquelle il fait plus froid que d'habitude.

    -Pachinko = C'est une sorte de casino (très très grossièrement). On trouve dans ces salles plein de machines, où on utilise des billes en plomb pour jouer (faut d'abord les acheter bien sûr), et où on gagne... des billes en plombs. A noter qu'on ne peut pas gagner d'argent. Les billes s'échangent contre des cadeaux, même si après on peut revendre ces cadeaux (une manière de contourner l'interdiction de parier de l'argent, qui a dû être fixée par le gouvernement, mais sur laquelle je n'ai aucun détail).
    C'est ARCHI bruyant, du genre que si vous passez à côté d'un Pachinko, faut abandonner l'idée de discuter avec ses voisins. ]

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    Ce premier billet est le fruit de l'arbre que j'appellerai "parler avec une correspondante japonaise de politique, c'est pas simple".
    Cette correspondante, étudiante en psychologie au Japon et qui s'appelle Yukie, est venue en France un peu sur un coup de tête... Et on avait donc prévu de se rencontrer.
     
    Une rencontre que j'appréhendais un peu, car mal placée (sortir sur Paris 2 jours avant son voyage de 70 jours au Japon...), mais surtout parce que mon expérience en conversations japonaises est extrêmement limitée. C'est là qu'on se rend compte que la différence entre écrire/comprendre et s'exprimer à l'oral, c'est carrément autre chose. Alors pour un autodidacte comme moi, trouver mon aisance à l'oral est bien difficile, et j'oublie toute ma grammaire (parce que ouais, il fallait en plus que la grammaire japonaise soit complètement différente de la nôtre). Bref, même si j'ai une certaine confiance en mes capacités dans la langue, l'expression orale c'est un autre problème, un mur en bois sur lequel j'ai commencé à me briser les poings (quelle belle image).
    Et le pire, c'est que je suis pas tombé sur la Japonaise moyenne, non Monsieur (ou Madame). Je suis tombé sur l'une des seules Japonaises critiquant son pays, réfléchissant sur les problèmes mondiaux, soulignant les problèmes de l'éducation, de la politique japonaise, tout ça ! Ca m'a fait un choc la première fois en lisant ses mails, et le choc a été encore plus fort quand elle est partie là dessus après 20 minutes seulement.
    Ainsi, quel bonheur de se faire questionner sur "les points que l'on déteste en France" ! Ouh que j'ai envie de parler des problème de violence, de certains systèmes incohérents dans la justice, ou encore de la politique, à une Japonaise qui ignore tout de notre pays, et surtout dans une langue que j'ai apprise en autodidacte (donc moi on ne m'a pas donné le vocabulaire utile dans tel ou tel type de situation).
     
    Et quand je crois trouver "ma dernière échappatoire" (clin d'oeil perso à RE3. Oui, citer cette référence n'a aucun sens particulier, mais c'est en jouant à ce jeu que j'ai appris ce mot, donc j'ouvre la parenthèse) alors qu'elle me questionne sur "mes loisirs", eh bien je reviens de suite dans les méandres du trouble linguistique quand elle se met finalement à parler de notre président, des philosophes que j'apprécie, ou encore du patriotisme inexistant au Japon (attention, grosse parenthèse. Je me lance des fleurs à nouveau car j'ai compris le sens de ce mot uniquement à partir des kanji. Mais par contre ça m'a surpris, je croyais que les Japonais étaient un poil trop patriotiques. Je suppose qu'elle a dit le contraire car elle estime qu'ils ont tendance à trop penser à leur propre réussite. En gros, elle leur reprochait de faire semblant de donner l'impression de privilégier le groupe, alors que c'était en fait dans leur propre intérêt.). Elle m'a aussi parlé du New world order, et m'a demandé si je connaissais. Et en passant, elle a cru que j'étais communiste durant 2 minutes, car je lui expliquais que je vivais dans une ville de coco (erf la honte).
    Elle m'a aussi demandé pourquoi je ne croyais pas en Dieu (le Dieu des chrétiens donc). J'ai hésité à rire là xD. (pour info je suis Déiste. Je me dis qu'il doit bien y avoir un dieu, mais je ne vois pas pourquoi ce serait le dieu chrétien ou un autre)
    Qu'on ne se méprenne pas, je ne trouve pas la question "crois-tu en Dieu" idiote, mais "pourquoi ne crois-tu pas en Dieu" l'est. Vu qu'une croyance, ça s'explique aussi facilement que le concept de couleur (si vous essayez actuellement de le faire, courage, vous en avez pour un moment).
     
    Bref, des discussions pas simples, vraiment pas simples pour un débutant en expression orale comme moi... Je m'attendais aux classiques "et donc, tu fais quoi dans la vie? C'est quoi ta bouffe préférée? C'est quoi ta musique préférée? Pourquoi tu apprends le Japonais?", mais non.
     
    Ce que j'en retire donc? Déjà, que si je dois m'entraîner pour un entretien basique (style pour école de langue) en japonais, ce n'est pas à elle que je m'adresserai, car je doute qu'on me demande en Japonais qui étaient les Francs maçons du temps de La Fayette (ouais, ouais...). xD
    L'autre chose, c'est que je suis malgré tout super content d'avoir fait sa connaissance. C'est pas tous les jours qu'on peut avoir ce genre de discussions avec des Japonais, et quand j'aurai un meilleur niveau à l'oral, ça deviendra vraiment sympa.
    J'en retiendrai aussi que le japonais dans Paris avec un interlocuteur qui ne parle pas fort, c'est horrible.
     
    Bref, mon expérience pour le Japon commence ici. Une mise en bouche pour mon immersion dans un autre monde.


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